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Syrie: des dizaines de Kurdes emprisonnés en grève de la faim


Jeudi 10 mars 2011 à 14h20

DAMAS, 10 mars 2011 (AFP) — Des dizaines de Kurdes emprisonnés en Syrie ont entamé jeudi une grève de la faim en solidarité avec des militants des droits de l'Homme qui mènent une grève similaire dans la prison d'Adra près de Damas, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH).

"Des dizaines de Kurdes, membres du parti Yakiti et du parti de l'Union démocratique, emprisonnés en Syrie, ont entamé une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers de conscience à Adra," a affirmé l'ONG syrienne dans un communiqué.

Dans la prison d'Adra, ces derniers mènent depuis lundi une grève de la faim pour réclamer la fin de l'"oppression" en Syrie.

Représentant environ 9% de la population du pays, les Kurdes sont estimés à plus de 1,5 million. Les responsables ce cette communauté réclament la reconnaissance de leur langue, de leur culture et de leurs droits politiques, mais se défendent de toute visée sécessionniste.

Lundi, treize militants des droits de l'Homme emprisonnés, dont l'avocat Anouar Bounni, ont annoncé avoir entamé un mouvement de grève de la faim.

Outre Bounni, figurent parmi les grévistes de la faim les défenseurs des droits de l'Homme Habib Saleh, Moustapha Jomaa, Ali Abdallah, Mahmoud Barish, Kamal Labouani, Mohammad Saïd Omar, Mechaal Tamo, Khalaf Jarboou, Saadoune Cheikho, Ismaïl Abdi (Allemand d'origine syrienne) et Kamal Cheikho.

Mardi, un des grévistes de la faim, l'avocat syrien Haytham Maleh, emprisonné depuis octobre 2009, a été libéré en vertu d'une grâce présidentielle.

L'OSDH exprime son "entière solidarité avec les grévistes de la faim".

Il appelle le gouvernement syrien à "les libérer immédiatement ainsi que tous les prisonniers d'opinion et de conscience", et à "cesser de pratiquer une politique de détentions arbitraires à l'encontre des opposants politiques et des militants de la société civile".

"Nous appelons également à voter une loi moderne pour organiser le travail des partis politiques et des associations de la société civile en Syrie", ajoute l'organisation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.