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Plus d'un millier de manifestants à Paris pour la libération de cinq Kurdes


Samedi 11 juin 2011 à 17h26

PARIS, 11 juin 2011 (AFP) — Plus d'un millier de Kurdes, 1.600 selon la préfecture de police, 3.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Paris pour demander la libération de plusieurs membres de leur communauté interpellés il y a une semaine en Ile-de-France.

Cinq personnes -trois à Arnouville (Val-d'Oise) et deux à Evry (Essonne)- avaient été interpellées le 4 juin lors d'une intervention menée dans le cadre d'une enquête diligentée depuis plusieurs mois par la sous-direction antiterroriste (SDAT) sur instruction du parquet antiterroriste de Paris.

Ces interpellations avaient été suivies d'échauffourées, puis de manifestations qui avaient rassemblé le 5 juin environ 1.500 personnes à Arnouville et 350 à Evry.

Ces cinq personnes d'origine kurde, dont trois cadres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont été mises en examen cette semaine, notamment pour financement du terrorisme, et écrouées. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays.

Rassemblés place de la République samedi à Paris, les manifestants ont commencé à défiler vers 15h00 en direction de la place de la Bastille (11e arrondissement), derrière une banderole noire proclamant "Libérez nos amis". La manifestation s'est dispersée dans le calme vers 16h30.

"Il y a une tension assez forte, une colère contre le gouvernement français qui n'arrête pas de criminaliser les Kurdes. On nous colle l'étiquette de terroristes alors que, pour nous, le PKK est un parti de résistance", a expliqué à l'AFP Fidan Dogan, représentante du Centre d'information sur le Kurdistan.

Brandissant des drapeaux kurdes et des portraits d'Abdullah Öcalan, leader du PKK, les manifestants ont également exhibé des photographies de personnes blessées, disent-ils, lors des interpellations de la semaine dernière.

"C'était violent. Les policiers sont venus avec des flash-balls, des bombes lacrymogènes. Pour nous, c'est un choc", a confié à l'AFP Maxime Tosun, président de la Maison de la culture kurde d'Arnouville.

Le PKK a décrété un cessez-le-feu unilatéral en août 2010. Il a menacé en mars d'y mettre fin, déplorant l'échec du gouvernement à dialoguer avec les Kurdes, alors que doivent avoir lieu dimanche des élections législatives.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984, selon l'armée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.