Lundi 25 juillet 2011 à 12h29
BAGDAD, 25 juil 2011 (AFP) — Des centaines d'habitants de la région frontalière du nord de l'Irak ont quitté leurs villages à la suite d'affrontements entre les séparatistes kurdes iraniens et les Gardiens de la révolution, a affirmé lundi la Croix rouge.
Par ailleurs, deux villageois ont été tués et deux autres ont été blessés lundi à 04H30 (01H30 GMT) par un bombardement iranien contre un village de la région de Sidakan, à 100 km au nord-est d'Erbil, selon Maksoud Islamïl, le chef de l'hôpital Souran à Erbil.
"Le Comité international de la Croix rouge (CICR) a apporté une assistance humanitaire à 800 personnes déplacées dans le nord de l'Irak par les récents bombardements sur les montagnes de Qandil", le long de la frontière, a affirmé dans un communiqué l'organisation humanitaire.
"Ayant abandonné tous leurs biens, la majorité de ces personnes vivent dans des abris improvisés, des tentes, ou partagent des maisons surpeuplées avec des amis et des parents. Certaines familles ont pu louer une habitation très rudimentaire", ajoute le CICR.
Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, ont lancé depuis une semaine une vaste offensive contre des bases du Pjak (Parti pour une vie libre au Kurdistan), de part et d'autre de la frontière avec le Kurdistan irakien.
Les responsables militaires iraniens ont affirmé vendredi que de "nombreux" rebelles du Pjak ont été tués, sans indiquer de chiffre précis, et ont reconnu la mort d'un commandant des Gardiens de la révolution et de cinq autres militaires lors d'affrontements à la frontière avec le Kurdistan d'Irak.
Pour sa part, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé dimanche avoir aussi participé à l'aide pour ces déplacés en distribuant des lits, des kits pour purifier l'eau et d'autres équipements sommaires.
"Les combats actuels ont conduit au déplacement de centaines de familles qui ont dû abandonner leurs maisons pour s'installer dans un camp à plusieurs kilomètres après les bombardements de leurs villages. Un villageois a été blessé et plusieurs maisons ainsi qu'une école ont été endommagées", déplore-t-elle dans un communiqué.
Mardi, les autorités du Kurdistan irakien avaient appelé Téhéran à respecter la frontière, faisant état d'une "infiltration le long de la frontière irakienne".
La veille, le colonel iranien Delavar Ranjbarzadeh avait annoncé la prise de contrôle de trois camps du Pjak en territoire irakien, qui fournissaient "de l'aide" aux Kurdes en Iran.
Le 11 juillet, un responsable militaire iranien avait affirmé que son pays se réservait "le droit" d'attaquer les bases du Pjak, accusant Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, d'avoir mis un territoire de 150 km sur 20 km "à la disposition du Pjak" le long de la frontière iranienne, "pour créer des bases d'entraînement et mener des actions terroristes contre l'Iran".
Le Pjak est régulièrement impliqué dans des affrontements armés avec les forces iraniennes, qui bombardent en représailles les zones frontalières montagneuses du Kurdistan irakien, d'où opèrent les combattants indépendantistes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.