Vendredi 2 septembre 2011 à 06h00
BAGDAD, 2 sept 2011 (AFP) — La Turquie et l'Iran n'ont pas assez protégé les civils pendant leurs attaques contre les séparatistes ayant trouvé refuge dans la région autonome du Kurdistan irakien, affirme Human Rights Watch (HRW).
"Il ressort que la Turquie et l'Iran ne font pas ce qu'ils devraient faire pour s'assurer que leurs attaques aient un impact minimum sur les civils, et pour l'Iran, il semble tout à fait vraisemblable qu'ils aient délibérément visé des civils", note Jo Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW, dans un communiqué publié vendredi.
"Année après année, les civils du nord de l'Irak sont victimes des attaques transfrontalières, mais la situation maintenant est terrible", ajoute-t-il.
"L'Iran et la Turquie doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les civils et leurs propriétés, quelles que soient les raisons des attaques contre le Kurdistan irakien", a-t-il ajouté.
HRW assure qu'au cours d'une visite en août au Kurdistan dans la région frontalière du nord et de l'est de l'Irak, "les habitants irakiens et les responsables ont affirmé que beaucoup de régions visées n'étaient pas utilisées par les groupes armés, mais étaient habitées par des civils".
Les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) procèdent régulièrement à des attaques meurtrières en Turquie et ceux du PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan) font de même en Iran.
Ces attaques sont suivies par des représailles aériennes et terrestres par les forces de Téhéran et d'Ankara.
L'armée turque a commencé à bombarder, le 17 août, des cibles du PKK après une attaque rebelle contre une unité de l'armée turque qui avait causé la mort de neuf militaires.
Le 21 août, un raid aérien turc dans la province de Souleimaniyeh au Kurdistan irakien, avait causé la mort d'une famille de sept personnes, selon Jabbar Yawar, un haut responsable kurde irakien. Ankara avait démenti que ses avions soient responsables de la mort de cette famille.
Pour leur part, les troupes iraniennes ont lancé à la mi-juillet une vaste offensive contre les bases du PJAK et ont bombardé le Kurdistan irakien durant des semaines.
Selon le gouvernement de la région autonome du Kurdistan, il y a actuellement 35 villages endommagés et 350 familles déplacées.
En début de semaine, le Comité international de la Croix rouge (CICR) avait annoncé avoir apporté une assistance humanitaire à 800 personnes déplacées dans le nord de l'Irak par les récents bombardements sur les montagnes de Qandil, le long de la frontière.
Les Etats-Unis, qui considèrent le PKK comme une organisation terroriste, ont indiqué qu'il continueraient de fournir leur soutien à Ankara pour combattre les rebelles dans un conflit qui a déjà fait depuis 1984 45.000 morts.
Les rebelles du PJAK sont en lutte aussi depuis des années contre les troupes iraniennes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.