Mercredi 28 septembre 2011 à 13h49
ANKARA, 28 sept 2011 (AFP) — Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant est attendu début octobre à Ankara pour signer un accord de coopération contre le "terrorisme" qui vise surtout les rebelles kurdes, au moment où ils intensifient leurs attaques en Turquie, a-t-on appris mercredi de source turque.
L'accord, qui sera signé le 6 octobre entre M. Guéant et son homologue Idris Naim Sahin, permettra aux deux pays de coordonner leurs efforts et de renforcer leur coopération dans la "lutte contre le terrorisme", a souligné cette source proche du gouvernement turc, sous couvert d'anonymat.
Le journal pro-gouvernemental turc Zaman a affirmé que cet accord sera le premier du genre jamais signé par Ankara avec un pays influent de l'Union européenne et qu'il pourrait permettre l'extradition de membres importants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), arrêtés sur le sol français.
M. Guéant sera aussi reçu par le président Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Principal opposant avec l'Allemagne à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE), la France entretient des relations compliquées avec les autorités d'Ankara.
La visite interviendra dans le contexte d'une importante recrudescence des violences attribuées au PKK en Turquie. Le gouvernement menace de riposter par une opération terrestre dans le nord de l'Irak, où ce mouvement dispose de bases arrière.
Elle aura lieu en outre après une série d'interpellations dans les milieux proches du PKK en France.
La justice française doit se prononcer le 2 novembre sur le sort de 18 Turcs, arrêtés en 2007 et soupçonnés d'appartenir au PKK.
Parmi les prévenus, suspectés d'avoir financé l'organisation, figurent Riza Altun et Nedim Seven, respectivement considérés comme le représentant du PKK en Europe et le "trésorier" du mouvement à l'époque des faits.
Le PKK, considéré comme un mouvement terroriste par Ankara, l'UE et les Etats-Unis, a déclenché en 1984 une rébellion armée pour la défense de l'importante communauté kurde en Turquie. Les combats ont fait plus de 45.000 morts depuis cette date.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.