Jeudi 6 juillet 2006 à 14h24
ANKARA, 6 juil 2006 (AFP) — Deux politiciens kurdes de Turquie ont été inculpés par le parquet d'Ankara pour avoir distribué des tracts en langue kurde et risquent jusqu'à 2 ans et demi de prison, a rapporté jeudi l'agence de presse semi-officielle Anatolie.
Les personnes concernées sont Ahmet Türk, un homme politique kurde qui a été récemment élu à la tête du principal mouvement pro-kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), et Aysel Tugluk, ex-co-présidente de cette formation.
Ils sont accusés d'avoir distribué des tracts à l'échelle nationale en kurde évoquant également le sort du chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan lors de la journée de la femme, le 8 mars, précise l'agence.
Les partis sont tenus d'utiliser uniquement le Turc, langue officielle, lors de leurs activités politiques aux termes de la loi sur les formations politiques.
Les responsables du DTP sont souvent accusés de collusion avec la rébellion armée kurde.
Le parti est dans le collimateur de la justice depuis la fin juin, au lendemain d'un congrès à Ankara où des effigies d'Öcalan ont été déployées. Ses dirigeants sont accusés d'apologie du terrorisme.
Mme Tugluk avait profité de cette occasion pour appeler l'Etat turc à lancer des discussions entre Ankara et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Les combats entre les forces de sécurité et le PKK dans le sud-est turc ont fait plus de 37.000 morts depuis 1984.
Le DTP, qui n'est pas représenté au Parlement, milite pour les droits des Kurdes en Turquie et la levée du seuil de 10% des voix nécessaire aux législatives pour envoyer des députés à l'Assemblée nationale.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.