Samedi 21 avril 2012 à 18h45
STRASBOURG, 1 mars 2012 (AFP) — Quinze militants kurdes, en grève de la faim depuis 52 jours à Strasbourg pour obtenir du Conseil de l'Europe qu'il intervienne en faveur du leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan, ont annoncé samedi qu'ils cessaient leur mouvement car celui-ci a "atteint ses objectifs".
Les activistes, venus de plusieurs pays d'Europe, demandaient notamment que le Conseil de l'Europe envoie à Istanbul des experts de son Comité pour la prévention de la torture (CPT) afin d'y examiner les conditions de détention de M. Öcalan, lequel n'a reçu aucune visite depuis plus de huit mois.
"Notre grève de la faim a atteint ses objectifs", ont affirmé les militants dans un communiqué, ajoutant: "A partir de ce jour, nous mettons fin à cette action".
"Nous sommes aujourd'hui convaincus par les dernières déclarations que les institutions européennes vont effectuer les premiers pas dans la voie de la cessation de l'isolement" d'Öcalan, déclarent les militants, qui évoquent des déclarations en ce sens du secrétariat du Conseil de l'Europe et de la présidence du Parlement européen.
Les grévistes de la faim s'étaient installés depuis le 1er mars dans une église strasbourgeoise. Leur mouvement a été ponctué par de nombreuses manifestations de soutien, dont certaines ont rassemblé plus d'un millier de Kurdes, notamment devant les institutions européennes.
Mercredi, une vingtaine de députés européens leur avaient demandé de cesser cette action, tout en apportant leur soutien à leurs revendications.
Au printemps 2007, 18 militants kurdes avaient déjà observé une grève de la faim pendant 39 jours à Strasbourg. Ils avaient finalement obtenu que le CPT envoie une délégation auprès d'Abdullah Öcalan.
Abdullah Öcalan purge depuis 1999, en solitaire, une peine de prison à vie sur l'île-prison d'Imrali, au sud d'Istanbul. Il a été condamné à mort en juin 1999 mais sa peine a ensuite été commuée en détention à perpétuité. La Turquie est l'un des 47 Etats-membres du Conseil de l'Europe.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.