Samedi 12 janvier 2013 à 16h43
PARIS, 12 jan 2013 (AFP) — Quinze mille Kurdes venus de toute l'Europe ont manifesté samedi à Paris pour exprimer leur indignation après l'assassinat de trois militantes kurdes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la capitale française, selon la préfecture de police.
Sous la pluie et une nuée de drapeaux dont certains à l'effigie d'Abdullah Ocalan, le leader du PKK emprisonné en Turquie, les Kurdes, notamment venus d'Allemagne, ont rendu un hommage à Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, tuées de plusieurs balles dans la tête au centre d'information du Kurdistan dans le centre de Paris.
Entre émotion et tension, le cortège s'est ébranlé derrière des banderoles proclamant "les martyres de la révolution sont éternelles".
"Ce crime est un crime contre le peuple kurde, contre la paix", a lancé une oratrice au départ de la manifestation devant la gare de l'Est, demandant l'arrestation des commanditaires, la suspension d'un accord de coopération policière entre la France et la Turquie, et le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes.
"Cette agression a eu lieu au moment où les discussions en cours pour trouver une solution au problème kurde en Turquie sont d'actualité", souligne la Fédération des associations kurdes de France (Feyka) dans un appel distribué sur le parcours de la manifestation qui s'est achevée place du colonel Fabien.
"L'Etat français a sa part de responsabilité. Si les auteurs de ces délits ne sont pas retrouvés, la France sera considérée indiscutablement comme complice", ajoute l'appel.
Les manifestants ont afflué à Paris depuis la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, mais surtout d'Allemagne.
Pour sa part la Turquie, par la voix du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a exhorté la France samedi d'élucider "immédiatement" le meurtre des trois femmes.
"La France doit immédiatement élucider cet incident", a déclaré M. Erdogan à la télévision. "Aussi, le chef de l'Etat doit expliquer immédiatement aux Français, aux Turcs et au reste du monde, pourquoi... il est en relation avec ces terroristes", a-t-il ajouté.
Le président François Hollande avait déclaré jeudi qu'il connaissait l'une des trois victimes qui "rencontrait régulièrement" les responsables politiques français.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.