Lundi 4 février 2013 à 18h49
PARIS, 04 fév 2013 (AFP) — Les avocats français se disent "indignés", dans une lettre au président de la République, par l'évolution de la situation de leurs confrères turcs, après la récente arrestation de neuf de ces juristes engagés dans la lutte contre les violences policières.
"Nous venons d'apprendre que plusieurs avocats ont été condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement au terme de procès dont tout donne à penser qu'ils ont été rendus au mépris des droits de la défense", peut-on lire dans ce courrier à François Hollande daté de vendredi et rendu public lundi.
Il est signé "au nom de tous les avocats de France" par le président du Conseil national des barreaux (CNB), Christian Charrière-Bournazel, le bâtonnier de Paris, Christiane Féral-Schuhl, et le président de la conférence des bâtonniers, Jean-Luc Forget.
Proches des milieux d'extrême gauche, les neuf avocats turcs récemment arrêtés se sont surtout illustrés en défendant les victimes de violences policières et carcérales.
Les neuf juristes ont rejoint en prison 36 autres avocats turcs: 33 sont soupçonnés de liens avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et trois autres sont accusés d'avoir participé à un complot contre le gouvernement, selon un décompte publié par le barreau de Diyarbakir (sud-est).
Dans leur courrier, les trois avocats français accusent le gouvernement et la justice turcs de violer les principes de la Convention européenne des droits de l'Homme, pourtant ratifiée par Ankara.
"Il nous paraît donc nécessaire d'exiger que la Turquie suspende sa participation aux travaux du Conseil de l'Europe et cesse de siéger à la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg dont elle méprise superbement le corpus législatif et les jurisprudences", déclare le courrier.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.