Dimanche 3 septembre 2006 à 12h03
BAGDAD, 3 sept 2006 (AFP) — Les autorités irakiennes ont annoncé dimanche l'arrestation du numéro deux de l'organisation terroriste al-Qaïda en Irak, tandis que le Premier ministre Nouri al-Maliki a choisi l'affrontement, dans la querelle autour du drapeau qui l'oppose aux autorités régionales kurdes.
Hamed Joumaa al-Saïdi, présenté comme le numéro deux d'al-Qaïda en Irak, est détenu depuis la mi-juin, mais son arrestation au cours d'un raid mené par des troupes irakiennes et américaines n'a été rendue publique que dimanche.
"Nous avons arrêté le numéro deux d'al-Qaïda en Irak, Hamed Joumaa al-Saïdi. C'est l'ajoint direct de Abou al-Masri, le chef d'al-Qaïda", a expliqué le conseiller à la sécurité Mouaffaq al-Roubaïes, sur la chaîne de télévision publique Iraqia.
D'après lui, ce sont les informations recueillies après la mort du chef d'al-Qaïda, le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, qui ont conduit les forces de sécurité irakiennes à arrêter al-Saïdi.
L'Egyptien Abou al-Masri a succédé à la tête d'al-Qaïda à Zarqaoui, tué le 7 juin dans une attaque aérienne de l'armée américaine près de Baaqouba, à une soixantaine de kilomètres au nord de Bagdad.
Sur le plan politique, la question très sensible de l'autonomie du Kurdistan irakien et de la tentation séparatiste est revenue au premier plan de la scène politique en Irak dimanche, lorsque M. Maliki a choisi de faire face à ses anciens alliés kurdes.
"Le drapeau irakien actuel doit être hissé sur chaque centimètre de terre irakienne, tant que le Parlement n'aura pas pris de décision à ce sujet, conformément à la Constitution", a affirmé le Premier ministre dans un communiqué.
Il s'agit d'une réponse sans détours à une décision du gouvernement régional du Kurdistan irakien, qui avait décrété lundi que le drapeau kurde flotte seul sur les bâtiments publics de la région automne du Kurdistan irakien, où il était parfois associé au drapeau irakien.
Pressé par les partis sunnites, le Premier ministre, un chiite a pris le risque d'engager un bras de fer sur une question aussi symbolique que sensible.
"Dans les régions où le drapeau baassiste était arboré, nous ordonnons qu'il soit ôté et remplacé par le drapeau kurde", avait ordonné lundi le gouvernement régional kurde.
Le "drapeau baassiste" désigne péjorativement le drapeau irakien, du nom de l'ancien parti unique du régime du président déchu Saddam Hussein, actuellement jugé pour génocide pour sa responsabilité dans les campagnes militaires Anfal au Kurdistan, qui auraient fait jusqu'à 180.000 morts en 1987-1988.
Autonome depuis la fin de la première guerre du Golfe en 1991, le Kurdistan possède ses propres forces armées, les peshmerga, et constitue un havre de paix dans un pays au bord de la guerre civile.
Par ailleurs, la mise en place d'un état-major unifié ayant autorité sur toute l'armée irakienne, dépendant auparavant des Etats-Unis, prévue dimanche, a été une nouvelle fois reportée en raison d'un différend entre Irakiens et Américains.
"La cérémonie a été reportée afin de clarifier les termes utilisés dans le document qui définit les rapports et les responsabilités des forces de la Coalition par rapport au nouvel état-major irakien", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Barry Johnson, porte-parole de l'armée américaine.
Cet état-major interarmées aura autorité sur les différentes composantes de l'armée de Terre, de la Marine et de l'armée de l'Air irakiennes, qui représentent un total de 115.000 soldats.
L'armée américaine a annoncé la mort de deux de ses soldats, dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule dans l'est de Bagdad dimanche matin.
Leur décès porte à 2.643 le nombre de soldats américains morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon un décompte établi par l'AFP d'après des chiffres du Pentagone.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.