Samedi 27 avril 2013 à 16h58
ISTANBUL, 27 avr 2013 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé samedi que le retrait par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de leurs troupes hors de Turquie, annoncé pour le 8 mai, marquerait la fin d'une "ère d'obscurité".
"Si dieu veut, cela ne va pas seulement être la fin du terrorisme. Pour la Turquie, ce sont les portes qui se ferment sur une ère d'obscurité", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence à Istanbul avec une organisation d'hommes d'affaires musulmans.
"A cet instant, la mauvaise fortune de la Turquie est en train de changer. La Turquie est en train de passer à une nouvelle étape, dans un nouveau corridor", a-t-il poursuivi.
Les déclarations du Premier ministre interviennent alors que le PKK a annoncé jeudi le retrait de ses forces combattantes de Turquie vers ses bases arrières du nord de l'Irak à partir du 8 mai, dans le cadre de négociations de paix en cours entre le chef emprisonné des rebelles, Abdullah Öcalan, et les autorités turques.
"Nous sommes en ce moment prudents au plus haut point. Nous n'avons pas renoncé à prendre des précautions contre les sabotages et les provocations", a cependant souligné M. Erdogan, appelant toutes les forces vives de la nation à soutenir l'effort de paix en cours.
"J'appelle tout le monde à prêter main forte à ce commencement, à le soutenir de toute sa force. Ne laissons pas se refermer la porte qui s'est ouverte devant la Turquie. Ne laissons pas ce contexte, ce climat se détériorer", a-t-il clamé.
Des discussions de paix se poursuivent sur l'île-prison d'Imrali, dans le nord-ouest de la Turquie, entre Abdullah Öcalan et des représentants de l'Etat turc depuis la fin 2012.
Dans une lettre lue le 21 mars à Diyarbakir, la principale ville kurde du sud-est anatolien, devant une foule de centaines de milliers de Kurdes, Öcalan a appelé le PKK au cessez-le-feu et à se retirer de Turquie.
Dans un entretien publié samedi, le numéro deux du PKK, Murat Karayilan, a indiqué que le retrait devrait s'achever à l'automne.
Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts, selon l'armée turque, depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.