Mercredi 18 septembre 2013 à 13h18
ISTANBUL, 18 sept 2013 (AFP) — Des responsables locaux turcs ont annoncé tard mardi qu'ils se préparaient à envoyer de l'aide humanitaire aux habitants d'une région syrienne aux mains de milices kurdes et frontalière de la Turquie.
"Les autorisations ont été obtenues à l'initiative du gouverneur de Sanliurfa Celalettin Güvenç (...) pour l'envoi d'aide humanitaire, par le biais et sous la coordination du Croissant rouge, aux citoyens syriens de la région d'Ayn al-Arab", a affirmé le gouvernorat de Sanliurfa (sud-est) dans un communiqué.
Le projet a obtenu le soutien du ministère turc du Travail et des Affaires sociales et l'autorisation du ministère de l'Intérieur, a ajouté le document, précisant que l'aide humanitaire serait acheminée en Syrie depuis la ville frontalière turque de Mürsitpinar (sud-est).
La région d'Ayn al-Arab (Kobani en kurde), dans le nord de la Syrie, est une enclave kurde actuellement sous contrôle du Parti de l'union démocratique (PYD, kurde) et de ses milices dans le nord de la Syrie.
Ce projet d'aide humanitaire intervient alors que de violents combats opposent depuis plusieurs semaines les milices kurdes à des combattants jihadistes dans le nord-est de la Syrie.
Le chef du PYD, Saleh Muslim, s'était réjoui fin juillet, après une rencontre avec des responsables turcs à Istanbul, d'un changement d'attitude de la Turquie à l'égard des Kurdes de Syrie et avait mentionné la promesse turque d'une aide humanitaire.
"Une promesse a été faite. La Turquie va aider notre peuple dans tous les domaines. C'est-à-dire qu'elle fournira de l'aide humanitaire", avait déclaré M. Muslim dans un entretien au quotidien turc Milliyet.
Ankara s'était montrée depuis le début du conflit syrien, il y a deux ans et demi, très hostile à toute forme d'autonomie que voudraient établir les Kurdes de Syrie, en particulier le PYD, considéré comme proche des rebelles kurdes de Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le changement d'attitude vanté par M. Muslim survient alors que les autorités turques négocient depuis la fin de l'année dernière avec le PKK une solution politique au conflit qui les oppose depuis 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.