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Septième audience du procès de Saddam Hussein, 13 morts dans les violences


Jeudi 14 septembre 2006 à 12h02

BAGDAD, 14 sept 2006 (AFP) — Le procès du président irakien déchu Saddam Hussein a repris jeudi avec l'audition d'un villageois kurde qui a raconté lui avoir tenu tête lors d'une rencontre en 1989, tandis que la violence s'est poursuivie dans le pays, faisant 13 morts.

Saddam Hussein et six de ses lieutenants sont jugés pour génocide contre les populations kurdes, lors des campagnes militaires d'al-Anfal au Kurdistan, qui auraient fait plus de 180.000 morts en 1987-88.

A la septième audience, trois témoins à charge doivent être auditionnés, portant à 20 le nombre des témoins à charge. Mercredi, le procureur général a réclamé la démission du juge qui préside le tribunal, Abdallah al-Amery, lui reprochant son laxisme.

Saddam Hussein et ses co-accusés sont passibles de la peine de mort.

L'un des témoins, Abdallah Mohammed Hussein, a affirmé avoir rencontré Saddam Hussein en 1989 pour s'enquérir de huit membres de sa famille portés disparus en 1988 dans la région de Soulaimaniyah, et qui ont ensuite été retrouvés enterrés dans des charniers dans le nord du pays.

Pour obtenir une audience de l'ancien homme fort de Bagdad, il a fait une requête en tant qu'ancien militaire servant dans l'armée.

"J'ai dit à Saddam que mes proches avaient été arrêtés au village mais il m'a aussitôt interrompu en disant +Tais-toi ... ne dis jamais qu'ils ont disparu dans al-Anfal", poursuit le témoin.

Il a indiqué avoir eu assez de courage pour répondre à Saddam que la bataille al-Anfal, citée dans le Coran comme étant dirigée contre les infidèles, "ne pouvait s'appliquer aux Kurdes", qui sont musulmans.

Quinze ans plus tard, en 2004, le tribunal de Soulaiminiyah l'a convoqué pour lui montrer les papiers de ses proches trouvés dans un charnier près de la ville de Mossoul.

Au chapitre des violences, deux attentats à la voiture piégée ont frappé Bagdad, faisant dix morts et une quarantaine de blessés.

Une voiture bourrée d'explosifs a explosé en milieu de matinée près de la Faculté de technologie, dans l'est de la capitale, tuant neuf personnes et blessant 26 autres.

Plus tôt, une personne a été tuée et 13 blessées dans un attentat à la voiture piégée à Al-Hourriyah, quartier ouest de Bagdad à majorité chiite, selon une source de sécurité.

La bombe avait été placée dans une voiture en stationnement et a explosé à environ 04H15 GMT, a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, un responsable de la police a été tué dans la matinée par des hommes armés devant sa maison, dans le quartier de Doura (sud), a précisé la même source.

Au total, les actes de violences ont fait 13 morts, dont 11 à Bagdad.

Ces violences interviennent au lendemain de la découverte par la police des corps criblés de balles de 64 personnes non identifiées, la plupart pour des motivations confessionnelles.

A 180 km au sud de Bagdad, un couvre-feu a été imposé sur la ville de Diwaniyah, après que des affrontements armés ont opposé dans la matinée des miliciens chiites à des forces de sécurité irakiennes et aux soldats américains.

Selon un premier bilan de source hospitalière, une personne a été tuée et dix-sept blessées, dont trois officiers de police.

En août, des combats sanglants avaient opposé des miliciens de l'armée du Mehdi (partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr) aux forces irakiennes, faisant 81 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.