Vendredi 19 janvier 2007 à 15h01
KIRKOUK (Irak), 19 jan 2007 (AFP) — Le conseil de la province pétrolière irakienne de Kirkouk (nord) a accusé vendredi le gouvernement turc d'accroître les violences confessionnelles en Irak, dans un communiqué.
Razgar Ali, qui dirige le Conseil de la province, a notamment dénoncé la tenue les 15 et 16 janvier à Ankara d'une conférence sur l'avenir de Kirkouk.
"Organiser une conférence sur des bases sectaires ne rendra service à aucun groupe ethnique. Cela va accroître les violences confessionnelles initiées par les takfiris (extrémistes sunnites), les partisans de Saddam Hussein et leurs alliés", a estimé M. Ali, membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).
"Cette conférence s'inscrit dans la lignée des efforts continus menés par le gouvernement turc pour perturber le processus engagé en accord avec l'article 140 de la Constitution irakienne", a-t-il ajouté, en demandant au gouvernement irakien de prendre position.
L'article 140 prévoit la tenue d'un référendum controversé avant le 31 décembre 2007, pour décider de l'avenir de la région pétrolière de Kirkouk (nord), revendiquée par les Kurdes, mais où vivent aussi des Arabes et des Turcomans.
Les Kurdes veulent rattacher Kirkouk, où vivaient de nombreux Kurdes mais qui a été victime d'une politique d'arabisation forcée, au Kurdistan.
Les Kurdes sont de nouveau majoritaires à Kirkouk, selon les observateurs.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière que les tensions ethniques à Kirkouk ne pourraient que s'aggraver si un référendum devait déterminer le statut de la ville.
La Turquie accuse les Kurdes irakiens d'avoir installé à Kirkouk des milliers de membres de leur minorité en vue de modifier en leur faveur la composition démographique de la ville.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.