Mardi 10 avril 2007 à 20h13
ANKARA, 10 avr 2007 (AFP) — Un pirate de l'air turc, connu des services de police, a détourné mardi soir pour des raisons inconnues un avion de ligne turc sur l'aéroport d'Ankara avant de rendre rapidement aux autorités.
L'avion, un Boeing 737-800 de la compagnie privée Pegasus, reliait Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien peuplé majoritairement de Kurdes, à Istanbul, la première métropole turque avec à son bord 174 passagers, dont trois bébés, et six membres d'équipage.
L'homme âgé de 39 ans et originaire de Diyarbakir répond au nom de Mehmet Göksin Göl (bien Göksin Göl). Il a été acquitté après avoir été jugé en 1994 dans sa ville natale pour soutien et recel en faveur des séparatistes kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une rébellion armée contre les forces d'Ankara depuis 1984, indique l'agence de presse semi-officielle Anatolie.
Selon son casier judiciaire en possession de la police ankariote, le pirate est notamment accusé de possession et trafic de drogue, coups et blessures et possession illégale d'armes, ajoute l'agence.
"Le pirate de l'air, de nationalité turque, s'est rendu à la police qui l'a immédiatement maîtrisé et placé en détention", a indiqué le sous-secrétaire d'Etat adjoint au ministère des Transports Ibrahim Sahin aux journalistes à Ankara où l'appareil s'est posé.
M. Sahin a précisé que les revendications du pirate, qui ne serait pas armé, étaient pour l'heure inconnues, mais qu'il sera interrogé par la police anti-terroriste de la capitale.
"Tout les passagers et l'équipage sont sains et saufs", a-t-il dit, soulignant qu'une passagère prise d'un malaise, vraisemblablement en raison du stress provoqué par les événements, avait reçu les premiers soins.
Le ministre des Transports Binali Yildirim, interrogé par CNN-Türk, a laissé entendre que le pirate n'avait pas de motif politique.
"Un homme normal ne ferait pas une telle chose", a-t-il ajouté.
Selon les chaînes de télévision le pirate voulait détourner l'appareil, immobilisé sur le tarmac de l'aéroport international et cerné par une équipe d'élite de la police, vers l'Iran, voisin oriental de la Turquie.
Un passager de l'avion a indiqué à la chaîne d'information CNN-Türk que le pirate avait affirmé disposer d'une bombe à la ceinture et avait, à un moment, lu des versets du Coran.
"Il n'avait pas l'air de disposer de toutes ses facultés mentales. Il n'agissait pas comme quelqu'un de normal, de lucide", a indiqué ce passager, Firat Keles, au téléphone depuis l'avion après la fin du détournement qui aurait duré près de deux heures.
L'avion avait décollé à 17H40 locales (14H40 GMT) de Diyarbakir.
Les passagers du vol détourné ont été évacués et devaient relier leur destination initiale à bord d'un autre appareil de la compagnie.
Les artificiers de la police sont montés à bord de l'avion mais n'ont retrouvé aucune arme, ni bombe, a indiqué le ministre de l'Intérieur Abdülkadir Aksu, qui n'a pas voulu se prononcer sur les revendications du pirate, invoquant le secret de l'instruction.
Des mesures de sécurité exceptionelles ont été prises à l'aéroport d'Ankara où le trafic aérien était normal.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.