Lundi 20 août 2007 à 16h48
TEHERAN, 20 août 2007 (AFP) — Deux journalistes kurdes iraniens condamnés à mort ont entamé une grève de la faim il y a plus d'un mois, a dit lundi à l'AFP leur avocat Saleh Nikhbakht.
"Ils sont en grève avec de l'eau seulement", a dit l'avocat, en précisant que cette grève lui avait été "confirmée par les gardiens".
M. Nikhbakht, qui a vu les condamnés il y a deux jours a "réalisé qu'ils sont dans un état de grande faiblesse", et estimé que selon lui "ils ne tiendront plus très longtemps".
Le journaliste Adnan Hassanpour et l'auteur et militant écologiste Abdolvahed Hiwa Boutimar ont été condamnés à mort le 16 juillet. L'Iran a confirmé fin juillet leur condamnation en tant "qu'ennemis de Dieu".
Selon le pouvoir judiciaire, ils ont encore la possibilité de faire appel de leur verdict.
M. Nikhbakht a aussi transmis ses observations à l'Association pour la défense des droits des prisonniers, qui a expliqué dans un communiqué que "leurs exigences sont limitées et peuvent être satisfaites. Ils souhaitent être transférés dans les quartiers communs de la prison et pouvoir rencontrer leurs familles et avocats".
Selon l'avocat, les deux Kurdes iraniens ont été détenus il y a cinq mois, sur la base d'accusations sans rapport avec leur travail de journalistes. Ils ont été transférés après leur condamnation à mort dans le centre de détention du département des renseignements pour la province du Kordestan.
Le porte-parole du pouvoir judiciaire Ali Reza Jamshidi avait indiqué la semaine dernière que "le principal chef d'accusation est d'avoir été des ennemis de Dieu en combattant le système" de la République islamique.
Selon lui, des munitions avaient été trouvées au domicile de l'un d'eux, et ils étaient aussi accusés de "sortie illégale d'Iran et et de coopération avec un groupe ennemi".
Leur condamnation a mort a été critiquée par les Etats-Unis, l'Union européenne et la France.
Selon l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters Sans Frontières (RSF), Adnan Hassanpour et Abdolvahed Botimar étaient collaborateurs du magazine Aso (Horizons).
Aso a été interdit en août 2005. Adnan Hassanpour y traitait de la question très sensible du Kurdistan iranien, avait indiqué RSF.
Lors de son procès à huis clos, il a été reconnu coupable "d'activités subversives contre la sécurité nationale" et "d'espionnage", selon RSF.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.