Lundi 5 avril 2021 à 17h37
Strasbourg, 5 avr 2021 (AFP) — Plusieurs dizaines de manifestants kurdes ont brièvement pénétré sur le parvis d'un bâtiment du Conseil de l'Europe lundi en début d'après-midi, pour réclamer la libération du leader kurde Abdullah Öcalan, et ont été délogés par la police, a-t-on appris auprès de l'organisation internationale de défense des droits humains.
De trente à quarante partisans du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont réussi à passer au-dessus des barrières du bâtiment Agora du Conseil de l'Europe (fermé en ce jour férié), a indiqué à l'AFP le directeur de la communication du Conseil de l'Europe, Daniel Höltgen, confirmant une information des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).
Aucun dégât n'a été commis, a-t-il précisé, remerciant la police "pour avoir -- une fois encore -- rapidement mis fin à une violente intrusion de manifestants du PKK sur la propriété du Conseil de l'Europe".
Les manifestants ont posé devant les portes du bâtiment, qui abrite notamment le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), en tendant des portraits d'Abdullah Öcalan, selon une image diffusée sur Twitter par M. Höltgen.
Selon les DNA, les forces de l'ordre les ont délogés faisant usage de gaz lacrymogène.
A 15H00, le calme était entièrement revenu autour du Conseil de l'Europe, a constaté une journaliste de l'AFP.
Deux personnes ont été placées en garde à vue, a-t-on appris auprès du parquet de Strasbourg.
Figure de la rébellion kurde en Turquie, Abdullah Öcalan, 72 ans, a été capturé le 15 février 1999, puis condamné à mort le 29 juin 1999 pour trahison et tentative de diviser le pays. Sa condamnation a toutefois été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité après l'abolition de la peine de mort.
Quelques-uns de ses partisans se postent chaque jour à proximité du Conseil de l'Europe pour réclamer sa libération.
En février 2019, des militants kurdes s'étaient déjà introduits sur le parvis de l'Agora. Le visage masqué, ils avaient lancé des pétards et des pierres vers les vitres du bâtiment et dix-sept d'entre eux avaient ensuite été condamnés à des peines de prison pour ces dégradations.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.