Vendredi 2 avril 2021 à 15h09
Beyrouth, 2 avr 2021 (AFP) — Les forces kurdes en Syrie ont annoncé vendredi avoir arrêté 125 membres présumés du groupe Etat islamique (EI) à l'issue de leur opération dans le camp de déplacés d'Al-Hol, récemment secoué par une série de meurtres et d'incidents sécuritaires.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et la police kurde des Assayech ont lancé dimanche une opération sécuritaire à Al-Hol, véritable cité de tentes où vivent près de 62.000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, dans le nord-est de la Syrie en guerre.
En cinq jours, "125 membres des cellules dormantes de l'EI ont été arrêtés", a annoncé vendredi le porte-parole des Assayech, Ali al-Hassan.
Parmi eux se trouvent une vingtaine de "responsables" des cellules à l'origine d'assassinats ayant eu lieu dans le camp, a précisé le porte-parole lors d'une conférence de presse depuis la localité d'Al-Hol, retransmise par plusieurs chaînes de télévision.
Depuis le début de l'année, "plus de 47 meurtres" ont été perpétrés dans le camp, a indiqué M. Hassan.
Al-Hol accueille les femmes et les enfants étrangers de jihadistes de l'EI, mais aussi des familles syriennes et irakiennes.
L'ONU a maintes fois mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire à Al-Hol, secoué par des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes et des employés d'ONG.
"De nombreux éléments de l'EI ont infiltré" le camp d'Al-Hol en se faisant passer "pour des civils dans le but d'y mener leurs activités et de se réorganiser", selon M. Hassan.
Malgré les arrestations, "le danger n'a pas encore été éliminé", a-t-il averti. "Il persistera tant que (...) la communauté internationale ne considérera pas le camp comme un sérieux problème international, auquel elle aussi doit apporter des solutions adaptées", a-t-il dit.
Il a réitéré l'appel des autorités kurdes à rapatrier les ressortissants étrangers présents en Syrie.
Environ 10.000 femmes et enfants étrangers vivent dans une annexe d'Al-Hol qui leur est réservée, selon un rapport onusien.
La plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants, souvent des orphelins.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.