Samedi 25 mars 2023 à 20h06
Beyrouth, 25 mars 2023 (AFP) — Le bilan des frappes aériennes américaines ciblant des groupes pro-iraniens en Syrie, en riposte à une attaque de drone meurtrière, s'est alourdi à 19 morts, a indiqué samedi une ONG, les Etats-Unis insistant sur le fait qu'ils ne cherchaient pas à entrer en conflit avec Téhéran.
Un bilan précédent donné par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait fait état de 14 morts dans ces frappes survenues dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'est de la Syrie, pays en guerre depuis 2011.
Washington a dit avoir procédé aux frappes après l'attaque jeudi d'un drone "d'origine iranienne" contre une base de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis près de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, qui a causé la mort d'un sous-traitant américain. Un autre sous-traitant et cinq militaires ont été blessés.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré avoir ordonné, sur instruction du président Joe Biden, des "frappes aériennes de précision (...) contre des installations utilisées par des groupes affiliés au corps des Gardiens de la Révolution", l'armée idéologique de la République islamique d'Iran.
- "Mensonges américains" -
Dans un communiqué samedi, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé "les mensonges américains au sujet des sites visés". Pour Damas, il s'agit d'une "tentative vaine de justifier un acte d'agression et une violation flagrante de la souveraineté de la Syrie", a-t-il ajouté.
Samedi, l'OSDH, basé en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, a indiqué que 19 personnes avaient été tuées dans les frappes américaines: trois soldats du régime syrien et 16 membres des forces soutenues par l'Iran, parmi lesquels 11 ressortissants syriens.
Après les frappes, Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis "ne cherch(aient) pas le conflit avec l'Iran, mais (étaient) prêts à agir avec force pour protéger leur peuple".
Vendredi, dix roquettes ont encore été tirées en direction des forces américaines et de la coalition sur la base de Green Village, dans le nord-est de la Syrie, selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
Ces attaques n'ont fait ni blessés côté coalition ni dégâts, mais une roquette qui a frappé une habitation, à près de cinq kilomètres de la base, a causé "des dégâts importants", "blessant légèrement deux femmes et deux enfants", a déclaré la capitaine américaine Abigail Hammock à l'AFP.
Plus tard dans la journée de vendredi, des milices soutenues par l'Iran ont pris pour cible une base du champ gazier de Conoco, ce qui a provoqué une riposte aérienne des forces la coalition sur des cibles dans la ville de Deir Ezzor, a indiqué l'OSDH.
- "Calme précaire" -
Des tirs de roquettes ont ensuite ciblé des installations de la coalition dans la base du champ pétrolifère d'Al-Omar et dans la campagne à l'est de Deir Ezzor, "causant des dégâts matériels", a ajouté l'OSDH. Un "calme précaire" est revenu dans la région de Deir Ezzor samedi matin, selon la même source.
Plusieurs centaines de soldats américains se trouvent en Syrie, au sein d'une coalition luttant contre des cellules du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Ils sont fréquemment pris pour cible par des milices.
Les troupes américaines soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), qui avaient mené la bataille ayant délogé l'EI des derniers territoires qu'il contrôlait en Syrie en 2019.
En août 2022, le président américain avait ordonné des frappes de représailles similaires dans la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, après l'attaque d'un avant-poste de la coalition par plusieurs drones, qui n'avait pas fait de victime.
Téhéran, allié de Damas dans la guerre en Syrie, dit avoir déployé des forces dans ce pays à la demande de Bachar al-Assad, mais seulement en qualité de conseillers.
Les Gardiens de la Révolution figurent sur la liste des entités terroristes des Etats-Unis.
A plusieurs reprises, la coalition internationale a reconnu avoir mené des frappes dans l'est de la Syrie contre des combattants pro-iraniens. Israël y mène aussi régulièrement des frappes mais les revendique rarement.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.