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Syrie: 20 morts dans un attentat, les autorités promettent de "punir" les auteurs


Lundi 3 février 2025 à 17h40

Damas, 3 fév 2025 (AFP) — Les autorités syriennes ont promis de "punir" les auteurs de l'attentat à la voiture piégée qui a fait vingt morts lundi dans le nord de la Syrie où des factions proturques affrontent des forces kurdes.

L'attaque est survenue la veille du déplacement prévu du président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à Ankara pour sa deuxième visite officielle à l'étranger après l'Arabie saoudite.

"Un attentat terroriste odieux a visé des civils dans la ville de Manbij, tuant 20 personnes", a indiqué la présidence syrienne dans un communiqué.

"Ce crime ne passera pas sans que les responsables soient punis de la manière la plus sévère qui soit", a-t-elle averti.

Citant les secouristes des Casques blancs, l'agence officielle syrienne Sana avait évoqué plus tôt "un massacre" sur une route à l'entrée de la ville de Manbij après "l'explosion d'une voiture piégée près d'un véhicule transportant des employés agricoles".

L'attentat, qui n'a pas été revendiqué jusqu'ici, est le deuxième du genre depuis samedi. Ce jour-là, neuf personnes, dont un nombre indéterminé de combattants proturcs, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée près d'une position de combattants proturcs à Manbij, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La Turquie, soutien du nouveau pouvoir syrien, dit vouloir oeuvrer à la reconstruction du pays, après la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre.

Mais Ankara s'inquiète de la situation dans le nord du pays, où des combats opposent depuis fin novembre les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), soutenues par les Etats-Unis, aux groupes syriens proturcs.

- "Mesures conjointes" -

Les "mesures conjointes (...) pour la reprise économique, la stabilité durable et la sécurité" en Syrie, seront discutées mardi par Ahmad al-Chareh et le président turc Recep Tayyip Erdogan, a indiqué sur X le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.

La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS, d'avoir des liens avec les séparatistes armés kurdes sur son sol et menace de lancer une opération militaire contre elles.

Partenaires des Occidentaux réunis au sein d'une coalition internationale antijihadistes, les FDS ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

A la faveur de la guerre civile en Syrie déclenchée en 2011, les FDS ont profité d'un retrait des forces de Bachar al-Assad pour prendre le contrôle de vastes pans du territoire dans le nord-est de la Syrie.

Les factions proturques ont lancé une offensive contre les FDS au moment où des groupes rebelles islamistes déclenchaient le 27 novembre une offensive qui renversera le président Bachar al-Assad une dizaine de jours plus tard.

Elles ont pris le contrôle de la ville de Manbij aux Kurdes, qui la tenaient depuis de longues années.

La Turquie, qui partage 910 km de frontière avec la Syrie, accueille sur son sol près de trois millions de réfugiés syriens. Plus de 80.000 Syriens ont quitté la Turquie pour rentrer chez eux depuis la chute de Bachar al-Assad, selon les autorités turques.

Le président syrien par intérim s'était rendu dimanche en Arabie saoudite où il a salué la "réelle volonté" de Ryad de soutenir son pays.

M. Chareh a été désigné mercredi président par intérim pour la période de transition en Syrie, lors d'une réunion à huis clos du "Commandement général des opérations militaires".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.