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Syrie: 31 meurtres dans le camp d'Al-Hol depuis début 2021 (responsable kurde)


Mercredi 3 mars 2021 à 12h40

Camp d'Al-Hol (Syrie), 3 mars 2021 (AFP) — Au moins 31 personnes ont été tuées depuis le début de l'année dans le camp d'Al-Hol en Syrie, qui abrite des dizaines de milliers de déplacés et des membres de familles de jihadistes, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable kurde.

La recrudescences de la violence et des meurtres, qui n'ont pas épargné des travailleurs humanitaires, a poussé mardi l'ONG Médecins sans frontières (MSF) à annoncer la suspension de ses activités dans ce camp du nord-est de la Syrie tenu par les forces kurdes.

L'ONU a maintes fois mis en garde contre une détérioration accrue de la situation sécuritaire dans ce camp, le plus vaste de Syrie.

"Depuis début 2021, 31 personnes ont été tuées, dont six à l'aide d'un objet tranchant, et les autres abattues par des tirs de pistolets", a indiqué à l'AFP Jaber Cheikh Moustafa, un responsable kurde du camp.

"Nous pensons que des cellules de +Daech+ (groupe Etat islamique, ndlr) sont derrière ces meurtres (...) qui se produisent en particulier dans la section réservée aux Irakiens et aux Syriens", a-t-il ajouté, précisant que la majorité des personnes tuées étaient des Irakiens.

Le camp accueille près de 62.000 personnes, dont 93% de femmes et d'enfants selon l'ONU, principalement des Syriens et des Irakiens, mais également des milliers d'étrangères et leurs enfants originaires notamment d'Europe ou d'Asie, qui sont des proches de jihadistes de l'EI.

Le camp a connu ces derniers mois plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l'EI, dont des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.

Selon un rapport de l'ONU publié début février, la présence de jihadistes emprisonnés et de leurs familles dans des camps de déplacés des forces kurdes, notamment celui d'Al-Hol, constitue une "menace latente".

Mardi, MSF a annoncé la suspension "temporaire" de ses activités, y compris la fourniture de soins médicaux, à l'intérieur du camp surpeuplé.

"Ce n'est pas un environnement sûr et certainement pas un endroit approprié pour les enfants. Ce cauchemar doit s'arrêter", a déploré l'ONG.

Par ailleurs, six personnes, parmi lesquelles cinq enfants, ont péri samedi dans un incendie survenu dans le camp, selon un nouveau bilan annoncé mercredi par les autorités kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.