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Syrie: Bardella craint un "déferlement migratoire" après la chute de Bachar al-Assad


Dimanche 8 decembre 2024 à 15h30

Paris, 8 déc 2024 (AFP) — Les chefs des partis d'extrême droite français, en premier lieu celui du Rassemblement national Jordan Bardella, se sont inquiété dimanche du "risque d'un déferlement migratoire" après la chute du dictateur syrien Bachar al-Assad, chassé du pouvoir par des rebelles islamistes.

"On voit aujourd'hui des milices héritières à la fois de l'Etat islamique et d'Al-Qaïda prendre le pouvoir en Syrie", a déclaré M. Bardella sur France 3.

"Dans quelques mois, il est possible que nous payions les conséquences de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes par des flux migratoires importants", a-t-il ajouté, appelant l'Union européenne et ses 27 pays membres à "anticiper le risque d'un déferlement migratoire, où pourraient se glisser des terroristes islamistes".

Des arguments repris presque mot pour mot par son allié Eric Ciotti (UDR), qui a prédit sur le réseau social X "un chaos aux conséquences incalculables, notamment migratoires pour l'Europe", affirmant au passage que "derrière de prétendus rebelles se trouvent les pires des islamistes".

Même tonalité chez Eric Zemmour (Reconquête!), qui estime que "cette nouvelle instabilité risque de laisser un nouveau califat islamique s'installer dans la région", menaçant les populations chrétiennes locales devenues selon lui "otages d'un régime qui tue au nom d'Allah".

Réactions qui contrastent avec les messages envoyés par les rebelles islamistes syriens eux-mêmes: durant leur offensive éclair ces dix derniers jours, ils ont en effet appelé les différentes communautés religieuses et minorités du pays "à être rassurées". Ce qui a plutôt suscité des espoirs de retour parmi les millions de réfugiés ayant fui le pays depuis le début de la guerre civile en 2011.

L'ex-président socialiste, François Hollande, a d'ailleurs jugé dans un communiqué que "les premières déclarations du principal dirigeant (des rebelles) sont encourageantes", en attendant de "savoir ce que les mouvements qui ont renversé Bachar al-Assad, et dont certains étaient regardés comme des organisations terroristes, feront de leur victoire".

"Un dictateur est tombé" et "c'est une bonne nouvelle", mais "il faut absolument éviter qu'il y ait une déstabilisation plus importante encore de la région", a aussi estimé la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, au Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat.

Sentiment mitigé également pour Mathilde Panot, devant cette "situation qui est à la fois un soulagement et une joie (...) et qui provoque aussi de fortes inquiétudes". Face aux "groupes jihadistes qui ont repris le pouvoir en Syrie", il faut "impérativement aider et soutenir nos alliés kurdes", a affirmé la cheffe des députés LFI dans l'émission Questions politiques de France Inter, France Télévisions et Le Monde.

gbh/sde/tes

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.