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Syrie: des combattants kurdes quittent Alep dans le cadre d'un accord avec les autorités


Vendredi 4 avril 2025 à 20h38

Damas, 4 avr 2025 (AFP) — Des combattants kurdes se sont retirés vendredi de deux quartiers de la ville d'Alep en Syrie, selon un responsable local et un média d'Etat, dans le cadre des efforts en cours pour intégrer les institutions dirigées par les Kurdes dans le nouvel Etat syrien.

"Plus de 500 combattants" ont quitté la ville du nord de la Syrie, a affirmé à l'AFP Nouri Sheikho, haut responsable du conseil local dans les quartiers à majorité kurde d'Achrafiya et de Sheikh Maksoud d'Alep.

Ces forces, a-t-il indiqué, se dirigent vers des secteurs du nord-est de la Syrie sous contrôle de l'administration autonome kurde, qui contrôle de larges zones dans la région.

Cette structure a conclu mi-mars un accord pour intégrer ses institutions dans l'Etat avec le nouveau pouvoir syrien, qui cherche à unifier le pays, morcelé par plus de 13 ans de guerre civile, après le renversement le 8 décembre de Bachar al-Assad.

Un accord conclu début avril entre le conseil d'Achrafiya et Sheikh Maksoud et des représentants des nouvelles autorités prévoyait le retrait des combattants kurdes.

L'agence de presse officielle Sana a indiqué qu'un convoi de combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, avait "quitté les quartiers de Sheikh Maksoud et d'Achrafiya (...) sous supervision du ministère de la Défense".

Elle a publié une vidéo montrant des véhicules chargés de combattants en tenue militaire.

Les combattants kurdes ont contrôlé les deux quartiers d'Alep pendant des années, et avaient étendu leur présence alentour, avant d'être repoussés fin 2024 par des forces proturques.

Ces combats ont coïncidé avec l'offensive éclair d'une coalition rebelle emmenée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a pris Damas le 8 décembre.

Jeudi, dans le cadre du même accord concernant Achrafiya et Sheikh Maksoud, les autorités kurdes et nationales ont procédé à un échange de prisonniers.

Selon M. Sheikho, "146 civils et soldats ont été libérés par le gouvernement", en échange de "97 personnes" détenues par les Kurdes.

L'administration autonome a contesté dimanche la légitimité du nouveau gouvernement syrien annoncé par le président par intérim, Ahmad al-Chareh, affirmant n'être pas liée "par l'application ou l'exécution des décisions émanant de ce gouvernement".

Dominé par les alliés de M. Chareh, le cabinet de 23 membres comprend un seul membre kurde, qui n'est pas originaire du territoire sous le contrôle de l'administration autonome.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.