Vendredi 8 novembre 2019 à 16h24
Maabda (Syrie), 8 nov 2019 (AFP) — Des Kurdes ont lancé vendredi des cailloux contre les blindés d'une patrouille russo-turque, qui ont renversé et tué à leur passage un de ces manifestants opposés à la présence militaire d'Ankara dans le nord-est de la Syrie.
Un petit groupe de Kurdes s'est rassemblé près de la localité de Maabda, non loin de la frontière avec la Turquie, lançant pierres et chaussures sur le convoi, ont rapporté des correspondants de l'AFP sur place.
Un jeune homme a été renversé par l'un des blindés et transféré à un hôpital de la ville voisine de Derek. "Il est mort d'une hémorragie interne" a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Avec l'aide des supplétifs syriens, les forces turques ont lancé le 9 octobre une offensive dans le nord syrien pour éloigner de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
L'opération militaire a été suspendue après un accord négocié par Ankara d'abord avec Washington, puis avec Moscou, le 22 octobre, même si des combats sporadiques se poursuivent.
Aux termes de l'accord avec Moscou, les forces kurdes ont abandonné leurs positions à la frontière et des patrouilles menées par l'armée turque et l'armée russe, ont été mises en place.
La présence militaire turque dans le nord-est de la Syrie provoque la colère des habitants kurdes.
L'offensive lancée par la Turquie a tué des dizaines de civils et fait des dizaines de milliers de déplacés. Elle lui a permis de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.
A terme, Ankara souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord syrien, avec l'objectif d'y installer deux millions de Syriens réfugiés en Turquie.
L'intervention de Moscou, allié du régime syrien, a été décisive pour maintenir un arrêt des hostilités. Elle a eu lieu après un rapprochement inédit amorcé par les forces kurdes et le régime, qui a déployé son armée dans des régions du nord syrien qui lui échappaient depuis des années.
Depuis 2011, le conflit syrien a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.