Dimanche 26 juillet 2020 à 12h21
Beyrouth, 26 juil 2020 (AFP) — Au moins huit personnes parmi lesquelles six civils ont péri dimanche dans l'explosion d'une moto piégée dans la ville de Ras al-Ain, dans le nord-est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'explosion, imputée par Ankara aux forces kurdes, a eu lieu dans un marché de légumes, selon l'OSDH qui a également fait état de 19 blessés, dont certains dans un état grave.
L'OSDH n'a pas été en mesure de préciser dans l'immédiat l'identité des deux morts non-civils ni la partie responsable de l'attentat.
La ville située à la frontière syro-turque, dans la province de Hassaké, est contrôlée par la Turquie et ses supplétifs syriens à la faveur d'une offensive menée en octobre par l'armée turque dans le nord-est de la Syrie pour en chasser les forces kurdes.
"Il s'agit de la troisième explosion en quatre jours à Ras al-Ain", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Jeudi, quatre personnes parmi lesquelles une femme sont mortes et dix ont été blessés dans un attentat à la voiture piégée "près du bâtiment du comité civil" de la ville, a-t-il précisé.
Ankara a imputé l'attentat de dimanche aux Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie qu'elle qualifie de "terroriste" pour ses liens présumés avec avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984.
"L'organisation terroriste PKK/YPG a une fois de plus ciblé des civils innocents", a déploré dimanche le ministère turc de la Défense dans un communiqué sur Twitter.
L'offensive lancée en octobre par Ankara a permis à la Turquie de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire syrien de 120 km de longueur et d'une trentaine de kilomètres de profondeur, allant de Tal Abyad à Ras al-Aïn.
Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans, impliquant plusieurs puissances régionales. Le conflit a déjà fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.