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Syrie: l'ONU appelle à des élections "justes et libres" après la période transitoire


Mercredi 18 decembre 2024 à 13h51

Damas, 18 déc 2024 (AFP) — L'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Geir Pedersen, a appelé mercredi depuis Damas à des "élections libres et justes" après la période de transition, insistant sur le besoin d'une "aide humanitaire immédiate" dans ce pays exsangue après des années de guerre.

Geir Pedersen achève une mission à Damas au cours de laquelle il a rencontré dimanche le chef des nouvelles autorités syriennes, Abou Mohammad al-Jolani, de son vrai nom, Ahmad al-Chareh.

"Je pense qu'il est important de dire qu'il y a beaucoup d'espoir, que nous assistons aujourd'hui aux débuts de la nouvelle Syrie", a affirmé dans une déclaration aux journalistes le représentant onusien.

"Une nouvelle Syrie (...) qui adoptera une nouvelle Constitution garantissant un nouveau contrat social à tous les Syriens et qui organisera des élections justes et libres" après la période de transition, a-t-il dit.

L'émissaire onusien a souligné l'importance d'avoir "une transition politique qui inclurait le plus large éventail de la société syrienne et des partis syriens".

Une coalition de groupes rebelles menée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dont Jolani est le chef, a pris le pouvoir en Syrie le 8 décembre, renversant le président Bachar al-Assad qui a dirigé sans partage le pays pendant plus de 20 ans.

Elle a nommé un Premier ministre chargé de la transition jusqu'au 1er mars, Mohammad al-Bachir, qui a promis de "garantir les droits de tous".

M. Pedersen a reconnu qu'il "y a de la stabilité à Damas, mais des défis persistent dans d'autres zones".

- Problème kurde -

Il a estimé que "l'un des plus grands défis est la situation dans le nord-est", où les Kurdes ont instauré des zones autonomes et où des combats opposent leurs forces à des groupes proturcs.

Les Etats-Unis ont annoncé mardi la prolongation d'une trêve, sous l'égide de Washington, entre les forces dominées par les Kurdes et les groupes proturcs à Manbij, zone à majorité arabe.

"Je suis très heureux de voir que la trêve a été renouvelée et semble tenir, mais nous espérons voir une solution politique", a-t-il ajouté.

Le chef militaire de HTS, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi, a affirmé mardi à l'AFP que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones kurdes.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, les Kurdes syriens craignent de perdre l'autonomie limitée acquise de haute lutte dans le nord-est de la Syrie.

Ils ont déjà effectué plusieurs gestes d'ouverture envers les nouvelles autorités. Mercredi, l'administration autonome kurde a annoncé dans un communiqué qu'elle abolissait les droits de douane et autres taxes entre les zones qu'elle contrôle et le reste de la Syrie.

Enfin, l'envoyé spécial de l'ONU a réaffirmé le besoin d'une "aide humanitaire immédiate", espérant une "reprise économique" du pays sous sanctions internationales.

La Syrie a été le théâtre d'une guerre dévastatrice qui a été déclenchée en 2011 par la répression de manifestation prodémocratie. Le conflit a fait plus d'un demi-million de morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.