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Syrie: l'ONU craint une plus grande "fragmentation" du conflit


Jeudi 14 septembre 2023 à 18h08

Genève, 14 sept 2023 (AFP) — Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk s'est dit jeudi alarmé par les "signes avant-coureurs d'une plus grande fragmentation du conflit" en Syrie, après la récente flambée des combats dans l'est du pays.

Ces combats ont éclaté dans la province de Deir Ezzor, à la fin du mois dernier. Ils ont commencé après l'arrestation le 27 août par les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par les Etats-Unis) d'Ahmad al-Khabil, chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe local arabe armé pourtant affilié aux FDS.

Des partisans du Conseil militaire de Deir Ezzor, province à majorité arabe, ont répliqué en menant des attaques contre les FDS.

Depuis, le Haut-Commissariat a pu documenter "23 civils tués", et, selon ces informations, "des dizaines de personnes ont été arrêtées par les FDS pour leur implication présumée dans les hostilités".

"Les signes avant-coureurs d'une nouvelle fragmentation du conflit en Syrie sont alarmants", a averti M. Türk, dans un communiqué.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de rester inactif et de regarder le pays s'enfoncer encore plus dans un conflit sans fin, qui a déjà marqué la vie de tant de civils", a-t-il poursuivi.

Le Haut-Commissaire s'est dit préoccupé par le fait que ces affrontements puissent être "exploités par d'autres parties pour tenter d'exercer leur influence".

Les FDS ont été le fer de lance de l'offensive qui a défait le groupe Etat islamique (EI) en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor.

"Au cours des 12 dernières années, les civils ont souffert d'une myriade de violations et atteintes aux droits de l'homme, ainsi que d'autres problèmes liés au conflit, aux épidémies, à la pandémie et, plus récemment, à un tremblement de terre dévastateur", a relevé M. Türk, avant d'ajouter: "Aujourd'hui, sept Syriens sur dix ont besoin d'une aide humanitaire".

Déclenchée en 2011 après la répression de manifestations antigouvernementales, la guerre en Syrie a fait près d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes, ravagé les infrastructures et morcelé le pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.