Samedi 19 octobre 2019 à 19h55
Istanbul, 19 oct 2019 (AFP) — La Turquie a démenti samedi avoir bloqué le retrait des forces kurdes dans le nord-est de la Syrie comme l'en a accusée leur commandant.
Les forces kurdes "propagent des fausses informations pour saboter l'accord turco-américain", prévoyant le retrait des combattants kurdes des zones frontalières de la Turquie dans un délai expirant mardi, a déclaré à l'AFP un haut responsable turc, qui a requis l'anonymat.
Le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants Kurdes des YPG, a accusé vendredi la Turquie de saboter un accord de trêve dans le nord de la Syrie, en empêchant leur retrait de la ville assiégée de Ras al-Aïn.
Les "Turcs empêchent le retrait du secteur de Ras al-Aïn, ils empêchent la sortie de nos forces, des blessés et des civils" de la ville, a déclaré à l'AFP le commandant, Mazloum Abdi, dans un entretien téléphonique, faisant porter la responsabilité aux Américains.
Le responsable turc a affirmé que l'armée turque avait au contraire "fourni des informations détaillés aux Américains, y compris des coordonnées GPS, pour faciliter le retrait des YPG".
Un accord arraché jeudi par le vice-président américain Mike Pence lors d'une visite à Ankara prévoit la suspension pour 120 heures de l'offensive turque lancée le 9 octobre, et de mettre fin à cette offensive si les forces kurdes des YPG, considérées comme "terroristes" par Ankara, se retirent pendant cette période des zones frontalières de la Turquie dans le nord-est de la Syrie.
Outre les retrait des YPG, l'accord prévoit la mise en place d'une "zone de sécurité" de 32 km de largeur en territoire syrien, même si la longueur de cette bande, que le président turc Recep Tayyip Erdogan veut à terme étendre sur près de 450 km, reste à définir.
"La Turquie est à 100% derrière cet accord. Nous avons obtenu tout ce que nous voulions à la table des négociations. Il est absurde de laisser croire que nous sabotons un accord qui nous convient", a ajouté le responsable turc, accusant les YPG de "défier" le président américain Donald Trump.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.