Mardi 15 novembre 2022 à 13h26
Qamichli (Syrie), 15 nov 2022 (AFP) — Les corps de deux fillettes égyptiennes ont été retrouvés dans le camp d'Al-Hol, en Syrie, abritant les familles des jihadistes du groupe Etat islamique, où la violence est endémique, a annoncé mardi une source de sécurité à l'AFP.
Plus de 50.000 personnes vivent dans ce camp délabré et surpeuplé dans le nord-est de la Syrie, sous administration kurde. Il s'agit de déplacés syriens, de réfugiés irakiens et de plus de 10.000 étrangers originaires d'une soixantaine de pays.
Lundi, les autorités kurdes "ont retrouvé les corps de deux fillettes de nationalité égyptienne dans les eaux d'égouts du camp", a précisé cette source.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, les deux fillettes ont été tuées à l'aide d'un objet tranchant.
Les forces de sécurité intérieure kurdes ont transféré les corps dans un hôpital de la région, afin que les médecins légistes puissent enquêter sur les causes du décès, selon la même source.
L'ONG International Rescue Committee (IRC) s'est déclarée "horrifiée" d'apprendre que "deux enfants ont été tués" dans le camp.
"(..) Il est urgent de parvenir à des solutions à long terme pour les enfants d'Al-Hol", a déclaré Tanya Evans, directrice pour la Syrie de l'IRC, appelant à ce que les enfants syriens réintègrent leurs foyers et que les enfants étrangers soient rapatriés.
La semaine dernière, Médecins sans Frontières (MSF) s'était alarmé du sort "tragique" des enfants d'Al-Hol, qui manquent de soins de santé et vivent dans la violence, déplorant "une génération perdue".
Selon MSF, la population d'Al-Hol compte 64% d'enfants, et 50% du camp a moins de 12 ans. Pour la seule année 2021, 79 enfants sont morts, selon l'ONG, qui précise que les enfants représentaient 35% du nombre total de décès dans le camp en 2021.
Certains ont été tués dans des incidents violents, notamment dans des fusillades.
Malgré les appels répétés de l'administration kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-goutte par crainte d'éventuels actes terroristes sur leur sol.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.