Jeudi 28 juillet 2022 à 18h22
Beyrouth, 28 juil 2022 (AFP) — Quatre membres des forces kurdes syriennes dont trois femmes ont été tués jeudi dans une attaque de drone dans le nord de la Syrie, la deuxième frappe du genre en moins d'une semaine, ont affirmé un responsable kurde et une ONG syrienne.
Les forces kurdes contrôlent la majeure partie du nord de la Syrie, pays morcelé après la guerre déclenchée en 2011 et qui s'est complexifiée au fil des ans avec l'intervention de multiples groupes et puissances étrangères.
Les YPG (Unités de protection du peuple), la principale milice armée des forces kurdes, forment le noyau dur des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui avaient été aux premières lignes de la lutte anti-jihadiste en Syrie avec le soutien américain.
Voisine de la Syrie, la Turquie, présente militairement dans des secteurs syriens, estime que les YPG sont le prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu'elle considère comme une "organisation terroriste".
Selon un communiqué de la police kurde (Assayech) qui a condamné les "agressions turques", "un drone turc a visé les forces" kurdes dans la localité d'Aïn Issa dans la province de Raqa, entraînant la "mort de quatre de ses membres".
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé "l'attaque d'un drone militaire turc" et la mort de quatre combattants.
Le 22 juillet, quatre combattantes des FDS, dont trois commandantes, ont péri dans une frappe de drone imputée à l'armée turque.
Selon l'OSDH et des responsables kurdes, la Turquie a multiplié ses attaques de drones contre des combattants kurdes dont des commandants depuis le sommet de Téhéran le 19 juillet entre l'Iran, la Russie et la Turquie. L'Iran et la Russie sont les alliés du régime syrien. La Turquie soutient des rebelles syriens.
Au sommet, Moscou, Téhéran et Ankara ont fait part de leur détermination à "poursuivre leur coopération pour éliminer les individus et groupes terroristes" dans le nord de la Syrie.
Sauf que des experts ont estimé qu'Ankara n'a pas obtenu le feu vert pour une opération militaire d'envergure contre les Kurdes dans le nord-est syrien.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan menace depuis mai de conduire une telle offensive pour établir une zone de sécurité de 30 km à sa frontière afin d'éloigner les combattants kurdes du PKK et leurs alliés.
A défaut d'une opération d'envergure, l'une des options de la Turquie est de lancer des frappes aériennes contre des cibles kurdes, a déclaré à l'AFP Nick Heras, chercheur au New Lines Institute. "Erdogan a le feu vert" pour ce genre d'attaques, a-t-il précisé.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.