Samedi 5 juin 2021 à 14h48
Qamichli (Syrie), 5 juin 2021 (AFP) — Les autorités kurdes en Syrie ont remis samedi quatre Néerlandais, une femme et trois enfants membres de familles du groupe Etat islamique (EI), à une délégation diplomatique hollandaise dans la ville de Qamichli, dans le nord-est du pays en guerre.
Selon un correspondant de l'AFP, il s'agit d'une femme et de ses deux enfants -- un garçon de deux ans et une fille de cinq ans -- ainsi que d'une adolescente de 12 ans.
Ils ont été remis à la délégation, composée notamment de l'envoyé spécial des Pays-Bas en Syrie, Emiel de Bont, et du directeur des Affaires consulaires au ministère hollandais des Affaires étrangères, Dirk Jan Nieuwenhuis.
"Il s'agit d'une mission légale consulaire très spécifique, que mon gouvernement a décidé d'entreprendre parce que la Cour de Justice néerlandaise a rendu des jugements dans ces cas précis", a souligné M. de Bont lors d'une conférence de presse.
"A la demande du gouvernement hollandais (...), une femme hollandaise et ses deux enfants ainsi qu'une fille se trouvant dans une situation humanitaire" délicate ont été remis à la délégation diplomatique avec "l'accord" de la mère de cette dernière, a déclaré un haut responsable du département des Affaires étrangères des autorités kurdes, Abdel Karim Omar.
Selon les autorités néerlandaises, au moins 220 enfants hollandais vivent en Syrie ou en Turquie voisine, dont 75% ont moins de quatre ans. Environ 75 d'entre eux, ainsi que 30 femmes et 15 hommes hollandais, vivent dans des camps gérés par les Kurdes.
Depuis leur proclamation en mars 2019 de la chute du "califat" de l'EI en Syrie, les Kurdes réclament le rapatriement des milliers de femmes étrangères et d'enfants de jihadistes qu'ils retiennent dans des camps surpeuplés.
Malgré ces demandes répétées, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité de mineurs, dont des orphelins.
Deux orphelins néerlandais avaient été rapatriés de Syrie en 2019.
Abdel Karim Omar a réitéré samedi son appel à la communauté internationale afin "qu'elle assume ses responsabilités" et qu'elle "coopère" avec les Kurdes.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.