Lundi 30 janvier 2023 à 08h55
Beyrouth, 30 jan 2023 (AFP) — Sept personnes ont été tuées dans un raid mené par des avions non identifiés dimanche soir sur un convoi de camions chargés d'armes en provenance d'Iran dans l'est de la Syrie, a indiqué lundi une ONG syrienne.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), sept chauffeurs de camions ou des personnes qui les accompagnaient, "tous non-Syriens", ont péri dans ce raid qui a visé le convoi dans la région de Boukamal, dans la province de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak.
"L'attaque a visé six camions frigorifiques" dès leur entrée en territoire syrien après avoir franchi la frontière avec l'Irak, a ajouté cette ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.
Les frappes ont détruit les camions, selon le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. "Les camions étaient chargés d'armes iraniennes", a-t-il affirmé à l'AFP.
L'Iran soutient le régime syrien de Bachar al-Assad et des milices pro-iraniennes sont déployées dans la région frontalière de l'Irak.
Selon l'OSDH, au moins deux convois similaires sont entrés cette semaine en Syrie en provenance d'Irak, pays où l'Iran exerce une forte influence.
Une radio gouvernementale prosyrienne a confirmé le raid en affirmant que "des avions de guerre non identifiés ont visé six camions frigorifiques", sans donner plus de détails.
En novembre, un raid avait visé un convoi d'armes et des camions citernes chargés de carburant de milices pro-iraniennes en Syrie, près de la frontière avec l'Irak, faisant au moins 14 morts selon l'OSDH.
En décembre, le chef d'état-major israélien Aviv Kohavi avait révélé que son pays était à l'origine de ce raid, ajoutant que le convoi transportait des armes à destination du Liban où le mouvement armé Hezbollah pro-iranien a une influence prépondérante.
Israël revendique rarement les raids qu'il mène en Syrie voisine et qui visent notamment les milices pro-iraniennes, mais dit vouloir empêcher l'implantation militaire de l'Iran, sa bête noire, à sa frontière.
La coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, dont des membres sont stationnés en Syrie et en Irak, a reconnu à plusieurs reprises avoir mené des frappes dans la région frontalière contre des combattants pro-iraniens.
Les forces du régime syrien et des combattants iraniens ainsi que des groupes qui leur sont fidèles contrôlent la zone à l'ouest du fleuve Euphrate, qui divise la province de Deir Ezzor en deux parties. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes et soutenues par la coalition antijihadistes contrôlent les zones situées sur ses rives orientales. Des combattants du Hezbollah sont également déployés dans la zone.
Depuis 2011, le conflit en Syrie, où sont impliqués plusieurs puissances et groupes armés, a fait environ un demi-million de morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.