Dimanche 13 avril 2025 à 19h22
Damas, 13 avr 2025 (AFP) — Un puissant groupe armé qui contrôle la région de Deraa, dans le sud de la Syrie, a annoncé dimanche sa dissolution et son intégration au ministère syrien de la Défense, dans un communiqué lu par son porte-parole.
Cette décision répond aux efforts déployés par le nouveau pouvoir pour consolider son autorité sur l'ensemble du territoire syrien morcelé par 14 ans de guerre civile, notamment avec la dissolution de nombreux groupes armés et un accord avec les Kurdes.
"Nous, officiers, soldats et membres de ce qui était connu sous le nom de 8ème Brigade, annonçons officiellement la dissolution complète de cette formation et la remise de toutes ses ressources militaires et humaines au ministère de la Défense de la République arabe syrienne", a déclaré le colonel Mohamed al-Hourani, dans une vidéo du groupe, sans affiliation islamiste, dirigé par Ahmad Al-Audeh.
"Cette décision s'inscrit dans une volonté de préserver l'unité nationale, de renforcer la sécurité et la stabilité, et réaffirmer notre engagement envers la souveraineté de l'État", a-t-il ajouté.
L'annonce intervient deux jours après des heurts à Bosra al-Cham, dans la province de Deraa, frontalière du Golan occupé par Israël, soldés par un accord avec des notables locaux pour l'entrée des forces de sécurité du ministère de l'Intérieur dans la ville, selon l'agence de presse officielle Sana.
La 8ème brigade qui compte des milliers d'hommes, avait refusé jusqu'ici de remettre ses armes aux nouvelles autorités syriennes qui ont décidé la dissolution de tous les groupes armés et leur intégration au sein de la nouvelle armée.
Cette brigade fait partie de la "Chambre d'opérations du sud" regroupant des factions de la région de Deraa, mise en place le 6 décembre dans le cadre de l'offensive rebelle, menée par le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a chassé deux jours plus tard Bachar al-Assad du pouvoir.
Également dirigée par Ahmad al-Audeh, la Chambre aurait été, selon des témoins à l'AFP, la première à entrer dans Damas le 8 décembre.
M. Audeh, proche d'Abou Dhabi et Moscou, n'avait pas pris part à la réunion du nouveau dirigeant du pays, Ahmad al-Chareh, fin décembre, avec des chefs de plusieurs formations armées qui ont affirmé accepter leur dissolution.
En 2018, un accord supervisé par la Russie avait permis aux forces d'Assad de reprendre théoriquement le contrôle de la province de Deraa, berceau du soulèvement prodémocratie de 2011, tout en autorisant les anciens rebelles à garder leurs armes.
Les nouvelles autorités ont passé un accord mi-mars avec l'administration autonome kurde dans le nord et le nord-est, visant à intégrer les institutions de cette administration dans l'État syrien.
Des négociations sont également en cours avec différents représentants de la minorité druze, implantée dans la région de Soueïda (sud), voisine de Deraa pour une intégration de leurs groupes armés au sein de la nouvelle armée syrienne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.