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Téhéran va poursuivre ses attaques contre l'opposition kurde iranienne en Irak


Vendredi 30 septembre 2022 à 12h15

Téhéran, 30 sept 2022 (AFP) — Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, ont affirmé jeudi soir qu'ils allaient poursuivre leurs attaques au Kurdistan d'Irak contre les groupes armés de l'opposition kurde iranienne, qualifiés de "terroristes" par Téhéran.

Mercredi, au moins 13 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessés, dont des femmes et des enfants, dans des frappes iraniennes impliquant des tirs de missiles et des drones.

Le Kurdistan d'Irak accueille plusieurs groupes d'opposition iraniens kurdes qui, historiquement, ont mené une insurrection armée contre Téhéran, même si ces dernières années leurs activités sont en recul.

Ces frappes interviennent dans un contexte tendu en Iran, où des manifestations nocturnes ont lieu quotidiennement dans le pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans interpellée par la police des moeurs.

Dans un communiqué, les Gardiens ont affirmé "avoir lancé une série d'opérations contre les bases et les quartiers généraux des terroristes dans le nord de l'Irak en utilisant toutes sortes de missiles, de drones de combat ou de drones kamikazes".

"Ces opérations se poursuivront jusqu'à ce que les groupes terroristes soient désarmés", ont assuré les Gardiens, tout en appelant le gouvernement irakien et celui du Kurdistan autonome de "montrer plus de sérieux dans leurs responsabilités envers l'Iran en tant que voisin".

Les Gardiens ont accusé les groupes kurdes basés en Irak "d'attaquer et d'infiltrer l'Iran pour semer l'insécurité et les émeutes et répandre l'agitation".

La répression des manifestations qui agitent l'Iran depuis le 16 septembre a provoqué la mort de dizaines de personnes, pour l'essentiel des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité. Plus d'un millier de personnes ont depuis été arrêtées à travers le pays.

Ces manifestations, les plus importantes depuis 2019, ont touché en particulier les communautés kurdes de l'ouest de l'Iran qui partagent des liens étroits avec les régions d'Irak habitées par les Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.