Lundi 14 mars 2022 à 14h55
Téhéran, 14 mars 2022 (AFP) — L'Iran a averti lundi qu'il ne tolérera pas les "menaces" venant de l'Irak voisin, au lendemain d'une attaque de missiles revendiquée par les Gardiens de la Révolution iraniens contre une cible au Kurdistan irakien présentée comme un "centre stratégique" d'Israël.
"Il n'est en aucun cas acceptable qu'un de nos voisins, avec qui nous entretenons des relations profondes (...) devienne une source de menaces pour la République islamique", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
Dimanche, les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de l'Iran, ont affirmé avoir visé un "centre stratégique" appartenant à son ennemi juré Israël situé à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.
Les autorités kurdes avaient elles indiqué que "douze missiles balistiques" tirés "hors des frontières de l'Irak, et plus précisément de l'Est", avaient visé le consulat américain à Erbil, sans faire de victime.
De son côté, Washington a assuré qu'il n'y avait "ni dommage, ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain".
Bagdad a convoqué l'ambassadeur d'Iran Iraj Masjidi et lui a fait part des protestations du gouvernement fédéral au sujet des frappes qualifiées de "violation flagrante de la souveraineté" de l'Irak.
"L'Iran ne tolérera pas la présence près de ses frontières d'un centre de sabotage, de complot et d'expédition de groupes terroristes" visant la République islamique, a prévenu lundi le porte-parole, faisant référence à l'Irak voisin.
L'Irak partage à l'Est, une longue frontière avec l'Iran, qui joue chez son voisin un rôle politique et économique incontournable.
Le gouvernement irakien "a été averti à plusieurs reprises (...) qu'il ne faut pas permettre que ses frontières avec l'Iran deviennent dangereuses", a-t-il ajouté.
Rarement revendiquées, des attaques aux roquettes et drones ces dernières années contre les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale antijihadistes en Irak sont généralement imputées par Washington à des factions irakiennes pro-Iran, qui réclament le départ des soldats américains déployés en Irak.
Les frappes contre Erbil ont eu lieu une semaine après la mort en Syrie de deux hauts gradés des Gardiens, tués dans une attaque imputée à Israël. "Le régime sioniste paiera pour ce crime", avaient promis les Gardiens.
Ennemi juré de l'Iran, Israël n'a pas encore réagi à ces accusations.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.