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Traversées de la Manche: quatre membres d'un réseau de passeurs mis en examen


Lundi 9 decembre 2024 à 20h41

Lille, 9 déc 2024 (AFP) — Quatre personnes ont été mises en examen après une opération menée entre la France et l'Allemagne contre "un réseau criminel de passeurs" de migrants entre la France et le Royaume Uni, a indiqué lundi le parquet de Lille.

Près de 80.000 euros et une vingtaine d'embarcations ont en outre été saisies en Allemagne, a ajouté la même source.

Cette vaste opération menée mercredi visait un réseau de passeurs kurdo-irakien, soupçonné d'embarquer des migrants en situation irrégulière de la France vers la Grande-Bretagne via la Manche, avaient annoncé le jour-même les autorités allemandes.

Lors de ce coup de filet, cinq personnes ont été arrêtées en France et huit en Allemagne "sur le fondement de mandats d'arrêt européens délivrés par les autorités judiciaires françaises", a indiqué le parquet de Lille à l'AFP.

Parmi les individus arrêtés en France, "quatre ont été mis en examen et placés en détention provisoire" le 6 décembre, a précisé le parquet.

En Allemagne, les perquisitions effectuées au domicile des mis en cause ainsi que sur les lieux de stockage identifiés par les enquêteurs, ont permis la saisie de "21 bateaux pneumatiques, 24 moteurs, 76 gilets de sauvetage, plus de 100 pompes de gonflage, environ 70.000 euros en numéraire et 6.000 euros en or", a ajouté cette source.

Selon le ministère français de l'Intérieur, le "réseau syrien et irako-kurde" visé est soupçonné d'avoir organisé cette année "l'acheminement d'au moins 300 bateaux" destiné à des traversées de la Manche.

L'Allemagne est régulièrement citée par les enquêteurs comme l'une des bases arrières du trafic de canots gonflables destinés aux traversées de la Manche.

La police belge estimait en octobre que "la majorité des équipements maritimes utilisés par les réseaux de passeurs sont commandés en Chine et acheminés en Turquie, où ils sont ensuite transportés par camion et stockés en Allemagne". Ils sont livrés via la Belgique "en fonction des besoins et de la demande sur les côtes françaises", indiquait la police dans un communiqué de presse.

Ces opérations ont fait suite à une précédente enquête menée par la Belgique, la France et l'Allemagne contre un autre réseau criminel qui a conduit à l'arrestation de 19 passeurs présumés en février, selon la police.

Plus de 70 personnes sont mortes depuis le début de l'année en tentant de rallier l'Angleterre par la mer depuis le littoral français, ce qui fait de 2024 l'année la plus meurtrière depuis l'apparition du phénomène des "small boats" dans la Manche en 2018.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.