Mercredi 30 octobre 2024 à 12h02
Ankara, 30 oct 2024 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé mercredi la main tendue par son allié MHP (nationaliste) aux "frères" kurdes, malgré le récent attentat revendiqué par le PKK à Ankara.
S'exprimant devant le groupe parlementaire de son parti, l'AKP (islamo-conservateur), le chef de l'État a évoqué une "fenêtre d'opportunité historique qui s'est ouverte devant nous".
La semaine dernière, Devlet Bahçeli, président du parti nationaliste MHP et principal allié de M. Erdogan, avait invité le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan à s'exprimer devant le Parlement pour annoncer la dissolution du PKK et "qu'il met fin au terrorisme".
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a ensuite revendiqué vendredi l'attentat du 23 octobre contre le siège des industries de défense à Ankara qui a fait cinq morts et 22 blessés.
"Chers frères kurdes, nous attendons que vous saisissiez sincèrement cette main tendue" par M. Bahçeli, a insisté le chef de l'État qui apportait ainsi pour la première fois publiquement son soutien à cette initiative.
"Mais nous faisons clairement la différence avec les groupes terroristes (qui opèrent depuis) l'Irak et la Syrie", a prévenu M. Erdogan : "Cet appel ne concerne pas et ne peut concerner les barons de la terreur qui versent le sang depuis l'Irak et la Syrie", a-t-il insisté.
Mardi, le président avait annoncé la poursuite des opérations militaires turques dans le nord de l'Irak et de la Syrie contre les positions du PKK, afin "d'éliminer la menace terroriste".
"Avec la permission de Dieu, s'il nous en donne le temps et l'occasion, nous espérons célébrer le quarantième anniversaire de ma carrière en politique en refermant le chapitre du terrorisme dans notre pays", a-t-il conclu.
"Mes chers frères kurdes, venez et construisons ensemble le siècle de la Turquie", a-t-il ajouté en référence aux 101 ans de la République turque.
Le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, condamné à vie, est détenu sur une île au large d'Istanbul depuis 1999.
Dans sa revendication vendredi, le PKK a pris soin de préciser que l'attentat avait été projeté "avant" l'appel du président du MHP.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.