Mercredi 31 mars 2021 à 15h36
Ankara, 31 mars 2021 (AFP) — La Cour constitutionnelle de Turquie a retardé mercredi l'examen de la demande d'interdiction du parti prokurde HDP en raison de "vices de procédure", renvoyant le dossier au procureur pour un supplément d'information, a rapporté l'agence étatique Anadolu.
Lors d'une audience mercredi, la Cour a décidé de renvoyer l'acte d'accusation au procureur pour amendement, suivant ainsi les recommandations d'un rapporteur qui avait constaté mardi des "éléments manquants" dans le dossier.
En charge du premier examen de l'acte d'accusation, le rapporteur avait pointé des "vices de procédure" concernant l'identité des prévenus et de leurs fonctions au sein du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).
Après avoir amendé l'acte d'accusation, le procureur devrait le soumettre de nouveau à la Cour.
Un procureur avait saisi la Cour constitutionnelle le 17 mars pour réclamer la fermeture du HDP, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'activités "terroristes".
Troisième formation politique du pays, le HDP a qualifié de "putsch politique" la demande de son interdiction.
Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis 2016, année où son charismatique chef de file, Selahattin Demirtas, a été emprisonné en dépit des protestations européennes.
Le chef de l'Etat turc accuse régulièrement le HDP d'être la "vitrine politique" du PKK.
Les critiques contre le HDP ont redoublé d'intensité après une intervention militaire turque avortée visant à secourir 13 otages aux mains du PKK en Irak et qui s'est soldée par la mort de tous les prisonniers mi-février.
Le HDP, qui rejette fermement les accusations d'"activités terroristes", se dit victime de persécution en raison de son opposition à M. Erdogan.
La demande de fermeture du HDP a suscité la préoccupation des pays occidentaux au sujet de l'Etat de droit en Turquie, au moment où Ankara cherche à apaiser ses relations tendues avec les Etats-Unis et l'Europe.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.