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Turquie: le président Gül admet des inégalités concernant les Kurdes


Lundi 27 juillet 2009 à 17h20

ANKARA, 27 juil 2009 (AFP) — Le président turc Abdullah Gül a admis lundi que les Kurdes n'ont pas les mêmes droits que le reste de la population, alors que le gouvernement prépare l'annonce de mesures en faveur de cette communauté.

"Notre constitution dit que tous les citoyens sont égaux, mais il y a des problèmes quand on en vient aux règles démocratiques", a-t-il dit à propos de la minorité kurde.

"La question importante est de savoir comment nous pourrons... gagner l'assentiment de tous et renforcer le sentiment d'adhésion de chacun à la République turque", a-t-il ajouté dans des propos télévisés, alors qu'il se trouvait dans sa ville natale de Kayseri (centre).

La semaine dernière, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait annoncé que son gouvernement travaillait à un ensemble de propositions concernant la communauté kurde.

La presse a fait état de plusieurs pistes, notamment concernant l'enseignement de langue kurde et le rétablissement des noms kurdes de villes et villages qui ont été "turcisés".

Selon certains analystes, le gouvernement veut prendre de vitesse le leader kurde emprisonné à vie, Abdullah Öcalan, qui vient d'annoncer qu'il ferait des propositions à la mi-août, par l'intermédiaire de son avocat.

Le mouvement d'Abdullah Öcalan, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée contre le régime turc, est considéré comme un groupe terroriste par Ankara et de nombreux pays.

"Ce serait tellement mieux que nous trouvions des solutions par nous-mêmes", a ajouté M. Gül, estimant que la Turquie doit "améliorer ses règles démocratiques".

Le conflit kurde a fait au moins 45.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.