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Turquie: principales opérations contre les rebelles kurdes en Syrie et en Irak


Jeudi 18 juin 2020 à 20h36

Istanbul, 18 juin 2020 (AFP) — La Turquie, qui a déployé des forces spéciales dans le nord de l'Irak pour combattre des rebelles kurdes, a déjà mené plusieurs opérations d'envergure contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou les milices kurdes affiliées en Irak et en Syrie.

- Irak -

Les rebelles kurdes turcs du PKK, qui mène une sanglante guérilla contre l'Etat turc depuis 1984, disposent de bases et camps d'entraînement dans les montagnes du Kurdistan d'Irak, dans le nord de l'Irak.

En octobre 1992, l'armée turque entre pour la première fois dans cette région lors d'une vaste offensive aéro-terrestre lancée contre des bases du PKK, en collaboration avec le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, irakien) de Massoud Barzani.

De mars à mai 1995, Ankara lance une opération aéro-terrestre dans une zone de 220 km le long de la frontière irakienne. Quelque 35.000 hommes y sont engagés.

En juillet 1999, 10.000 militaires turcs franchissent la frontière irakienne pour tenter de déloger les séparatistes kurdes. Ils sont épaulés par un millier de combattants du PDK.

En octobre 2011, une opération d'envergure est lancée contre les camps des rebelles kurdes après la mort de soldats à la frontière turco-irakienne.

Et l'aviation turque bombarde régulièrement des bases du PKK dans les zones autonomes kurdes du Nord irakien.

- Syrie -

Depuis 2016, la Turquie a lancé trois opérations militaires dans le nord de la Syrie, où habitent de nombreux Kurdes, pour chasser notamment les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie considérée par Ankara comme une émanation du PKK.

D'août 2016 à mars 2017, une première opération contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et la milice des YPG lui permet notamment d'établir une zone tampon entre les différents territoires contrôlés dans le Nord syrien par des groupes kurdes.

De janvier à mars 2018, les forces turques et leurs supplétifs syriens prennent aux YPG l'ensemble d'Afrine (nord-ouest), à l'issue d'une offensive terrestre et aérienne.

Selon l'ONU, la moitié des 320.000 habitants de l'enclave ont fui lors de l'offensive marquée par des pillages.

Le 9 octobre 2019, la Turquie et des supplétifs syriens lancent, à la faveur d'un retrait américain, une offensive aérienne et terrestre, baptisée "Source de paix".

Ankara interrompt son opération après avoir conclu deux accords avec Washington puis Moscou qui prévoient le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières.

L'opération, qui a fait des centaines de morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes, a permis à la Turquie de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire syrien de 120 km de longueur et d'une trentaine de kilomètres de profondeur.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.