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Turquie: quatre morts et des blessés dans un attentat près d'Ankara


Mercredi 23 octobre 2024 à 17h34

Ankara, 23 oct 2024 (AFP) — Un attentat a fait quatre morts morts et quatorze blessés mercredi devant le siège des industries de défense de Turquie, à proximité d'Ankara, selon les bilans partagés par les autorités.

Selon le président Recep Tayyip Erdogan, "l'attaque haineuse" a fait "quatre martyrs et 14 blessés", a annoncé le chef de l'Etat depuis Kazan, en Russie, lors d'une rencontre avec son homologue russe, Vladimir Poutine, qui lui a exprimé ses condoléances.

Le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya a également revu son bilan initial de "trois martyrs", confirmant les quatre tués et précisant que "trois des blessés se trouvent dans un état critique".

Le terme "martyr" est généralement utilisé pour annoncer la mort de soldats et ou celle de victimes d'actes violents.

Selon la chaîne de télévision privée postée à l'entrée du site, à une quarantaine de km d'Ankara, les tirs qui continuaient de résonner après l'explosion, survenue autour de 16H00 locales (13H00 GMT), ont cessé peu après 17H30 (14H30 GMT).

Une autre chaine, Habertürk, a fait état d'"otages", sans autre précision ni confirmation.

Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête.

L'opération n'a pas encore été revendiquée.

Selon NTV, il s'agirait d'une attaque suicide, un "groupe de terroristes" ayant fait irruption devant l'entrée des batiments avant que l'un d'eux se fasse "exploser".

Le journal Sabah a publié sur son compte X une photo tirée des caméras de surveillance à l'entrée du bâtiment montrant un jeune homme entièrement vêtu de noir, portant un sac à dos et apparemment muni d'un fusil d'assaut, affirmant: "Voici un des terroristes qui ont attaqué #TUSAS".

- condamnations-

Des images télévisées ont montré d'importants flammes suivies d'une fumée blanche devant l'entrée du site, avant de devoir renoncer aux directes sur ordre de la RTürk, l'organe située à une quarantaine de km de la capitale.

Le ministre des transports, Abdulkadir Uraloglu, a "condamné l'attentat terroriste perpétré contre les installations de Turkish Aerospace Industries Inc. (TUSAS) à Ankara".

"Que Dieu ait pitié de nos martyrs et que nos blessés se rétablissent rapidement" a-t-il ajouté sur X.

Le chef de l'Opposition Özgür Özel, président du CHP, a également condamné "l'attaque terroriste", précisant, sur X: "Je condamne le terrorisme, peu importe de qui et d'où il vient".

Un important salon des industries de défense et aérospatiales se tient cette semaine à Istanbul, en présence du PDG des Industries de Défense, auquel s'est rendu notamment le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rütte, dont la Turquie est membre, a indiqué "se tenir au côté de notre allié, la Turquie".

De même la délégation européenne à Ankara qui se dit "très choquée et attristée" et, à l'instar de l'ambassadrice de France, Isabelle Dumont, exprime sa "solidarité avec les autorités turques" et présente ses condoléances aux familles des victimes.

Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones Bayraktar, a représenté près de 80% des revenus à l'exportation du pays et 10,2 milliards de dollars pour l'année 2023. Sur les huit premiers mois de 2024, les revenus d'exportation des industries de défense ont atteint 3,7 milliards de dollars, en hausse de 9,8% comparé à la même période l'an dernier.

Le président Recep tayyp Erdogan se trouve mercredi en Russie, où a lieu un sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de nombreux chefs d'Etat étrangers.

En janvier, un attaque dans une église à Istanbul, revendiquée par le groupe Etat islamique, avait fait un mort.

Auparavant le Parti des Travailleurs du Kurdistan, (PKK) en lutte armée contre le gouvernement, avait perpétré une attaque à Ankara devant un commissariat de police en octobre 2023, qui avait fait deux morts (les assaillants) et blessé deux policiers.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.