Samedi 18 mai 2024 à 12h16
Istanbul, 18 mai 2024 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a gracié sept généraux emprisonnés pour leur rôle dans le coup de force militaire contre le premier gouvernement islamiste en Turquie, en 1997, selon des décrets publié au Journal officiel.
Dans sa décision, le chef de l'Etat turc évoque le grand âge et l'état de santé des anciens responsables de l'armée, condamnés en 2018 à la réclusion à perpétuité, à l'issue d'un procès à rebondissements.
Les décrets, dont l'AFP a pris connaissance samedi, ont été signés au moment où une cour d'Ankara condamnait à une peine de 42 ans de prison incompressible le charismatique chef de file kurde Selahattin Demirtas, notamment pour atteinte à l'unité de l'Etat.
Le CHP, premier parti d'opposition au parlement et grand vainqueur des élections municipales fin mars, réclamait la libération des anciens généraux encore emprisonnés. Son chef Özgür Özel, qui a rencontré début mai le président Erdogan a salué sur "X" une "mesure tardive mais juste".
L'un des sept généraux graciés, Cevik Bir, considéré comme le cerveau du coup de force, avait déjà été remis en liberté pour raisons de santé.
En 1997, le premier chef d'un gouvernement islamiste turc, Necmettin Erbakan, mentor de Recep Tayyip Erdogan, avait été poussé à la démission par l'état-major au nom de la défense de la laïcité. Ce putsch, qui s'était déroulé sans aucun coup de feu, a été surnommé le "coup d'Etat postmoderne".
L'armée turque a renversé trois gouvernements civils en 1960, 1971 et 1980. Des militaires factieux ont par ailleurs fait une tentative de coup d'Etat dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016.
Depuis la victoire de son Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan s'est efforcé de réduire l'influence des militaires sur la vie politique.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.