Mardi 6 juillet 2021 à 20h42
Ankara, 6 juil 2021 (AFP) — Un tribunal turc a ordonné mardi la libération d'un ex-député d'opposition prokurde incarcéré, après que la plus haute cour du pays a estimé que ses droits avaient été violés par les autorités, selon les médias et sa famille.
Omer Faruk Gergerlioglu, issu du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), avait été arrêté et emprisonné en avril après avoir été déchu de son mandat de député, dans la foulée d'une condamnation pour "propagande terroriste" à deux ans et demi de prison à cause d'une publication en 2016 sur les réseaux sociaux.
Pour protester contre l'annulation de son mandat, M. Gergerlioglu avait refusé pendant plusieurs jours de quitter le Parlement, mangeant et dormant sur place jusqu'à son expulsion manu militari.
Jeudi dernier, la Cour constitutionnelle a estimé dans un arrêt que son droit de mener des activités politiques et ses libertés individuelles avaient été "violés", ont rapporté plusieurs médias turcs et son fils.
Suite à cette décision, un tribunal de première instance a ordonné mardi la libération de l'ex-élu, a rapporté la chaîne HaberTurk.
Peu après ce jugement, M. Gergerlioglu a été libéré. "Il est libre", a tweeté son fils Salih Gergerlioglu, publiant une photo de l'intéressé assis à l'arrière d'une voiture.
Connu pour ses combats en faveur des droits humains, M. Gergerlioglu, âgé de 55 ans, a toujours rejeté les accusations de "propagande terroriste".
Son parti, le HDP, troisième plus grand groupe au Parlement turc, est régulièrement accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine politique" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla en Turquie et est qualifié de "terroriste" par Ankara.
Depuis 2016, plusieurs centaines d'élus et de militants du HDP ont été arrêtés, mais la répression semble avoir franchi un nouveau cap ces derniers mois.
Un procureur a saisi la Cour constitutionnelle pour demander l'interdiction pure et simple du HDP, une affaire qui est train d'être examinée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.