Lundi 18 juillet 2022 à 10h37
Sydney, 18 juil 2022 (AFP) — Un adolescent australien serait mort dans une prison syrienne où il était détenu depuis trois ans, a déclaré sa famille lundi, plaidant pour le retour d'autres femmes et enfants détenus.
Yusuf Zahab, 17 ans, est mort de "causes incertaines" dans le nord-est de la Syrie, à la prison d'Al-Sinaa, a déclaré Human Rights Watch (HRW).
Les forces dirigées par les Kurdes détiennent des suspects de l'État islamique (EI) dans cette prison, théâtre d'intenses combats entre les combattants de l'EI et les troupes soutenues par les États-Unis au début de l'année.
"Nous avons le coeur brisé et sommes en colère", a déclaré la famille de Zahab dans une déclaration publiée par HRW.
Né à Sydney, Zahab avait 11 ans lorsqu'il a été emmené en Syrie par des proches avant d'être arrêté par les Forces démocratiques syriennes en 2019.
Il avait appelé à l'aide dans des messages audio publiés par HRW, décrivant avoir vu d'autres enfants prisonniers être tués lors d'un raid dans la prison.
Le ministère australien des Affaires étrangères cherche à confirmer le décès et va offrir une assistance consulaire à la famille.
"Le gouvernement australien reste profondément préoccupé par la situation des Australiens dans le nord-est de la Syrie, y compris le bien-être des personnes détenues dans les prisons et autres centres de détention", a déclaré une porte-parole du ministère dans un communiqué.
Les pays occidentaux sont confrontés à un dilemme sur la manière de gérer leurs citoyens détenus en Syrie depuis la fin des opérations militaires contre le groupe État islamique en 2019.
Des milliers de combattants ont rejoint le groupe en amenant souvent leurs femmes et leurs enfants pour vivre dans le "califat" que l'EI a déclaré sur le territoire qu'il a conquis en Irak et en Syrie.
Selon HRW, plus de 41.000 citoyens étrangers, dont la majorité a moins de 12 ans, sont détenus dans des camps et des prisons dans le nord-est de la Syrie en raison de liens présumés avec l'EI.
Jusqu'à 80 ressortissants australiens, dont 19 femmes et 29 enfants, sont parmi eux, selon une porte-parole de leurs familles.
"Veuillez rapatrier les femmes et les enfants australiens restants", a déclaré la famille de Zahab dans un communiqué.
La directrice de HRW chargée des crises et des conflits Letta Tayler, a accusé l'Australie et d'autres gouvernements étrangers d'avoir "externalisé la responsabilité" de leurs ressortissants, laissés dans des "conditions horribles".
La mort de Zahab "devrait inciter ces pays à ramener de toute urgence leurs citoyens détenus chez eux", a déclaré Mme Tayler.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.