Lundi 7 decembre 2020 à 19h44
Souleimaniyeh (Irak), 7 déc 2020 (AFP) — Un jeune homme a été tué par balle lundi dans la région irakienne du Kurdistan lorsqu'un des rassemblements organisés contre le gouvernement local et les partis politiques a dégénéré, a indiqué à l'AFP une source médicale.
Des manifestations ont éclaté ces derniers jours dans le Kurdistan autonome pour protester contre le non-paiement depuis plusieurs mois des salaires des fonctionnaires et contre la réduction des rémunérations.
Lundi, "un homme de 26 ans est décédé après avoir été blessé par balle à la poitrine, et trois autres personnes ont été blessées", a précisé la source au sein de l'hôpital de Chamchamal.
Les forces de sécurité, qui protégeaient des bureaux de plusieurs partis politiques dans cette localité, avaient tiré à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants qui s'approchaient, selon la même source.
Plus à l'Est, des manifestants rassemblés lundi à Sayed-Sadeq se sont dispersés après des tirs et avec l'intention d'incendier des bureaux de partis politiques, le siège de la police, des bâtiments gouvernementaux ainsi que le domicile d'un responsable local.
Des rassemblements se sont tenus ces derniers jours devant les sièges du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), ainsi que de partis plus petits dans plusieurs villes de la province de Souleimaniyeh.
Une situation en contraste avec la ville de Souleimaniyeh, deuxième du Kurdistan irakien, où les regroupements ont été moins fournis à cause de mesures de sécurité renforcées.
Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que plusieurs dizaines de manifestants avaient été arrêtés depuis presque une semaine à travers la province.
Des organisations de protection des droits humains s'inquiètent de plus en plus de l'action des forces de sécurité contre les médias de la région, en particulier contre la chaîne de télévision NRT.
La police locale est intervenue lundi matin dans ses bureaux à Souleimaniyeh, interrompant la diffusion en direct, a indiqué à l'AFP le directeur de la rédaction Rebwar Abdelrahmane, précisant que du matériel avait été confisqué ou cassé pendant le raid.
Le Comité de protection des journalistes s'est dit "très préoccupé" par les récents événements, notamment parce que plusieurs bureaux de NRT dans la région ont déjà été visés cette année par des opérations similaires.
Comme ailleurs en Irak, les médias de la région autonome kurde sont quasiment tous liés à des personnalités politiques ou à des partis. NRT est détenue par Shaswar Abdulwahid, fondateur d'un parti contestataire.
Les libertés de la presse au Kurdistan irakien sont garanties par la législation régionale depuis plus de dix ans.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.