Samedi 25 novembre 2023 à 12h14
Paris, 25 nov 2023 (AFP) — Associations féministes et syndicats appellent à manifester samedi dans toute la France pour une meilleure protection des femmes victimes de violences, qui ne sont "pas une fatalité" et auxquelles "nous devons et "allons" mettre fin, a promis Emmanuel Macron.
La "persistance de la violence faite aux femmes n'est pas une fatalité", "nous devons y mettre fin et nous allons le faire", a déclaré le président de la République dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
"244.000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées cette année par les forces de sécurité. C'est deux fois plus qu'en 2017. Et ces chiffres traduisent bien sûr l'expression plus libre de la parole des femmes. C'est une bonne chose, mais il n'en reste pas moins que 118 femmes sont mortes des mains de leur conjoint en 2022", constate le chef de l'Etat.
Il a énuméré les actions déjà mises en place (élargissement des horaires du 3919, mise en place d'une plateforme numérique d'accompagnement, facilitation du dépôt de plainte, augmentation du nombre d'enquêteurs dédiés, déploiement de "téléphones grave danger" et de "bracelets danger immédiat", création de places d'hébergement d'urgence) et s'est félicité d'efforts "qui ont porté leurs fruits".
Le décret d'application de la loi instaurant une aide financière d'urgence pour les victimes de violences conjugales, votée en février au Parlement, est paru au Journal officiel samedi.
Ce soutien financier, de 250 à quelque 1.300 euros, sera versé à compter du 1er décembre: il a pour but d'aider les victimes de violences conjugales à faire face à des dépenses urgentes en cas de mise à l'abri et de séparation, en attendant de trouver des solutions durables.
Le gouvernement va également tester dans cinq départements un "pack nouveau départ", avec un agent de la CAF chargé "d'organiser, avec les associations locales, le départ des femmes", a déclaré la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Bérangère Couillard, samedi sur France 2.
"Il y a encore trop d'allers-retours avant que les femmes puissent quitter définitivement le domicile et donc se séparer de leur agresseur", a-t-elle souligné.
- Photos des disparues -
Côté rassemblements, ils sont attendus dans plusieurs villes de France: à Paris à 14H00, au départ de la Place de la Nation, à Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Lyon et Strasbourg notamment.
Aux côtés des collectifs d'associations emmenées par #NousToutes et Grève féministe, les numéros unes de la CGT, Sophie Binet, et de la CFDT, Marylise Léon, ainsi que des représentants de FSU et Solidaires seront dans le cortège parisien. En tête, défileront les familles de victimes de féminicides, avec des portraits de leurs proches disparues.
"Notre soutien va à toutes les femmes dans le monde, premières victimes avec les enfants des conflits armés. Nous manifestons particulièrement notre soutien aux femmes d'Ukraine, de Birmanie, de Palestine, d'Israël, du Haut-Karabakh", indique l'appel de l'association Grève féministe signé par des collectifs et syndicats.
Défileront également des associations féministes de plusieurs pays, kurdes, afghanes, palestiniennes.
"Les féministes sont pour la cause de la paix, tous les faits de violences sont condamnés", assure Myriam Lebkiri, membre du bureau confédéral de la CGT.
Dans le cortège, des militantes comptent "honorer la mémoire" des Israéliennes, "victimes de féminicides", a indiqué à l'AFP Maya, une militante qui ne souhaite pas donner son nom.
La police israélienne a annoncé le 14 novembre enquêter sur des violences sexuelles, dont des viols et des mutilations, soupçonnées d'avoir été commises par des combattants du Hamas lors de l'attaque sanglante du 7 octobre.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.