Mercredi 26 octobre 2022 à 16h42
Washington, 26 oct 2022 (AFP) — Washington a annoncé mercredi des sanctions économiques visant des responsables iraniens et des entreprises, pour leur répression violente des manifestations qui secouent l'Iran depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, et les perturbations volontaires dans l'accès à Internet.
"Nous annonçons une action conjointe entre les départements (américains) d'État et du Trésor désignant 14 personnes et trois entités, (...) démontrant notre engagement à utiliser tous les outils appropriés pour demander des comptes à tous les niveaux du gouvernement iranien", a indiqué le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué.
Cette action est prise "40 jours après l'arrestation et la mort de Mahsa Amini, 22 ans, sous la garde de la police iranienne de la moralité et la répression brutale en cours des manifestations pacifiques en Iran", a précisé le Trésor.
Les entreprises iraniennes ciblées par les sanctions de Washington sont "impliquées dans les efforts du gouvernement iranien pour perturber la liberté numérique", souligne le Trésor, le département d'Etat évoquant "la censure, la surveillance et la cyberactivité malveillante contre le peuple iranien".
Mahsa Amini était décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays, prévoyant notamment le port du voile en public.
"Quarante jours après la mort tragique de Mahsa Amini, les Iraniens continuent de manifester courageusement face à la répression brutale et à la perturbation de l'accès à Internet", a déclaré le sous-secrétaire au Trésor Brian Nelson, cité dans le communiqué.
"Les États-Unis imposent de nouvelles sanctions aux responsables iraniens qui supervisent les organisations impliquées dans des répressions violentes et des meurtres, y compris d'enfants, dans le cadre de notre engagement à tenir tous les niveaux du gouvernement iranien responsables de sa répression", a-t-il ajouté
L'accès à internet a été bloqué mercredi à Saghez, ville natale de Mahsa Amini, dans la province iranienne du Kurdistan pour des "raisons de sécurité", le jour d'une cérémonie marquant la fin du deuil traditionnel de 40 jours, selon un média local.
Plus de 1.000 personnes ont été inculpées en Iran depuis le début de ces manifestations, selon les chiffres officiels.
Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations qualifiées d'"émeutes" par les autorités. Des centaines d'autres, dont des femmes, ont été arrêtées.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.