Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi onze hommes proches des Jeunesses apoïstes, une organisation de jeunesse affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à des peines allant de trois mois avec sursis à cinq ans fermes pour une série de jets de cocktails Molotov contre des bars et des lieux culturels turcs à Bordeaux en 2007.
Ils étaient poursuivis notamment pour "destruction de biens immobiliers par l'effet d'un substance explosive", "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "financement du terrorisme". Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire à la suite de jets de cocktails Molotov contre des bars et des lieux culturels turcs à Toulouse et Bordeaux en mars 2007 puis à Marignane en avril, à Port-de-Bouc et à Marseille en mai.
Le tribunal a assorti les condamnations de sept des prévenus d'interdiction de territoire français (ITF) pour des durées allant de trois à dix ans, décerné deux mandats de dépôt à la barre et un mandat d'arrêt à l'encontre d'un prévenu absent qui écope de cinq ans d'emprisonnement ferme.
L'enquête confiée à deux juges antiterroristes n'a pas permis d'identifier les auteurs de tous ces faits. Les onze prévenus sont notamment jugés pour trois attaques commises le 5 mars 2007 contre le "Football café" à Bordeaux, le 17 mars contre une association culturelle bordelaise et le 24 avril 2007 contre un bar turc de Bordeaux, "Chez Musa".
Cette décision du tribunal intervient alors qu'une perquisition a eu lieu mardi à la Maison du peuple kurde, dans le centre-ville de Marseille. Cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre d'uune commission rogatoire d'un juge antiterroriste parisien. Elles sont soupçonnées d'extorsions de fonds contre plusieurs membres de la communauté kurde des Bouches-du-Rhône.
Considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, le PKK a pris les armes en 1984 pour l'instauration d'un Etat kurde indépendant regroupant certaines régions de la Turquie, de l'Irak, de la Syrie et de l'Iran. AP