Procès pour génocide Avec le concours de Jan Ilhan Kizilhan, psychologue allemand et yézidi, un millier de femmes victimes de violences sexuelles en Irak et en Syrie sont accueillies dans le Land allemand du Bade-Wurtemberg. Parmi elles, Dalal et Lewiza réapprennent à vivre, portées par l'espoir que, notamment grâce à leur témoignage, justice soit rendue. Dans ce documentaire d’une rare intensité, coréalisé avec David Evans, Philippe Sands porte jusqu’à la Cour pénale internationale (CPI) le récit des atrocités subies par les deux jeunes femmes, avec pour but la tenue d’un procès international. À terme, le calvaire des femmes yézidies pourrait être qualifié de génocide, le viol systématique étant reconnu comme tel et l’esclavage sexuel, comme un crime contre l’humanité. Dans l’attente d’une telle issue, le film nous immerge dans le quotidien de Dalal et Lewiza, femmes à l’incroyable force de caractère, chacune tentant de surmonter son traumatisme et de s’intégrer dans un pays inconnu, si loin des quelques membres rescapés de leurs familles. Une lueur d’espoir apparaît quand, pour la première fois dans l’histoire de la communauté yézidie, le grand prêtre, qui représente l’instance suprême, s’emploie à réformer la tradition afin que les femmes violées ne soient plus rejetées par leurs familles, offrant ainsi un possible avenir à ces vies brisées.
Entretien avec Jan Ilhan Kizilhan
Thomas Kausch reçoit le psychologue Jan Ilhan Kizilhan, qui dirige en Allemagne un programme d'aide destiné à 1 100 femmes yézidies et chrétiennes, victimes de l'Etat islamique. Ils aborderont les problématiques auxquelles ces femmes sont confrontées, et ce qui est mis en œuvre pour les aider à surmonter leurs traumatismes.