Bftmtv.com | Florian Bouhot
La date est éminemment symbolique. Ce lundi marque l'entrée dans le quatrième mois de la contestation en Iran, née en réaction à la mort en détention de Mahsa Amini, cette jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire en vigueur sur le territoire de la République islamique.
Depuis, son visage est devenu celui de la révolte pour davantage de liberté. La rue gronde et les manifestations s'enchaînent. En réponse, le régime réprime et multiplie arrestations et exécutions.
En soutien à la lutte menée par le peuple iranien, la mairie de Paris a décidé de faire scintiller la Tour Eiffel à 18h30 ce lundi. La municipalité a dans le même temps fait défiler sur le monument les messages "Femme-Vie-Liberté", slogan phare de la contestation, et "Stop executions in Iran".
Quatre mois après l'assassinat de Mahsa Jîna Amini, @LaTourEiffel affiche le soutien indéfectible de @Paris aux Iraniens en lutte pour leurs droits et leur liberté. Pour que cessent les exécutions et triomphe la volonté du peuple iranien !#StopExecutionsInIran#FemmeVieLiberté pic.twitter.com/oFplTiQMCr
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 16, 2023
Pour l'occasion, responsables politiques et associations iraniennes se sont réunis en bas des Jardins du Trocadéro. Sous une tonnelle, Anne Hidalgo, accompagnée par des huiles de la majorité municipale, a pris la parole.
"Quatre mois après l'assassinat de Mahsa Jîna Amini, la Tour Eiffel affiche le soutien indéfectible de Paris aux Iraniens en lutte pour leurs droits et leur liberté, a écrit l'édile sur son compte Twitter. Pour que cessent les exécutions et triomphe la volonté du peuple iranien." Un tweet dupliqué en persan et en anglais.
Des dizaines de personnes ont fait le déplacement pour cet hommage, agitant un imposant drapeau iranien, brandissant des portraits des victimes du régime ou entonnant le slogan affiché sur la Tour Eiffel.
Au mois d'octobre, la mairie de Paris avait déjà manifesté son soutien à la cause iranienne. Le portrait de Mahsa Amini avait été apposé sur l'hôtel et ville et la jeune femme avait reçu, à titre posthume, la citoyenneté d'honneur de la ville. "Un vœu de dénomination d'un espace public au nom de la jeune femme a aussi été adopté par le Conseil", précise la mairie sur son site officiel.
La répression à l'œuvre en Iran a poussé 12.000 personnes, issues de toute l'Europe, à se regrouper devant le Parlement européen ce lundi, à Strasbourg. Leur objectif: demander à l'Union européenne d'inscrire les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran, sur la liste noire des "organisations terroristes".
Officiellement, pas moins de 18 personnes ont été condamnées à mort par le régime des mollahs en lien avec les manifestations. Dernièrement, l'exécution du Britannico-Iranien Alireza Akbari a suscité l'ire du Royaume-Uni et de la communauté internationale.